En guise d'introduction

Soufanieh est le nom d'un petit quartier de Damas, désormais connu dans nombre de pays.

Nom à propos duquel se sont partagées opinions et positions.

Il me fut donné - malgré moi - d'être l'un des témoins principaux de ce qui s'est passé et de ce qui se passe dans l'une des maisons de ce quartier. On réclama mon témoignage, à plusieurs reprises. Le voici aujourd'hui.

Entre le 28 novembre 1982 et septembre 1990 s'étend un grand laps de temps. J'essaie de le couvrir avec toute l'objectivité possible.

J'ai essayé. Bien que ce que j'ai écrit fût resté gravé dans mes yeux et ma mémoire, comme sur une pierre.

J'ai essayé : car immense est le fossé existant entre le mot et ce vécu.

Ce que j'ai écrit ressemble plutôt à une mosaïque, dont les pièces se complètent les unes les autres.

Aux autres témoins d'apporter leurs pièces aussi.

Pour compléter un tableau... qui me semble n'être qu'à ses débuts.

Et pour témoigner...

Pour témoigner de l'huile, de la prière, de la gratuité, de la disponibilité, des apparitions, des cinq stigmates, des extases, des messages.

Et des guérisons : guérisons des âmes et des corps.

Et les témoins sont des milliers.

Mon témoignage est multiple.

J'y cite explicitement des noms, des lieux, des dates, en toute clarté et sans détour.

J'y cite aussi des témoignages dûment signés.

Il reste qu'un témoignage n'est qu'un témoignage...

Car quel mérite a l'œil d'avoir vu, et l'oreille d'avoir entendu ?

Tout le mérite revient à Celui qui a voulu qu'ils soient présents au moment de l'événement.

Et cette présence, j'en ai la certitude, n'est rien d'autre qu'un don de pure gratuité de Celui qui a fait l'événement

Cet événement, je l'ai vécu et accompagné dès le lendemain de son déclenchement D'abord, malgré moi. Ensuite, avec le sens du devoir. Mais toujours avec l'accord de mon supérieur ecclésiastique. Car je suis prêtre. Cet événement unique, je l'ai vécu.

Et j'ai vécu avec lui une présence d'Évangile, comme celle dont été dit, autrefois : "De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ?" et dont on a finalement dit : "Bienheureux les yeux qui voient ce que vous voyez" (Lc 10,23).

C'est à l'Église qu'il revient, avant tout et après tout, de dire, un jour, son mot, et de prendre position.

Père Elias ZAHLAOUI

Église N.-D. de Damas

Damas, septembre 1990