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Février 1990

Jeudi 1er février

Pour la quatrième fois, accompagné par le docteur Ibrahim Khalaf, je fais faire les radios de l'épaule et du bras de Mme Alice Benlian, qui a été guérie le mercredi 26 janvier 1983, à l'église orthodoxe de la Sainte-Croix, à Damas, tandis qu'elle priait devant l'Icône miraculeuse. Cette fois-ci, la radio est prise dans le laboratoire du docteur Salim Basmagi. Il est très étonné quand il voit la radio, puis la femme remuer le bras d'une façon naturelle et lui serrer la main comme si de rien n'était. Le docteur Ibrahim Khalaf lui explique son histoire et sa guérison.

Vendredi 2 février

Je rends visite au docteur Pierre Salam, dans son cabinet, et lui montre les radios de Mme Benlian, dont il a toujours été le médecin. Je lui demande un rapport écrit. Il le fait aussitôt. Lorsque je le remercie, il me dit :

- Père, c'est à nous à remercier le Seigneur, parce qu'Il nous visite.

Je lui fais comprendre que je le remercie parce qu'il est l'un des rares médecins à avoir le courage d'écrire un rapport médical sur Soufanieh. Il me répond :

- Père, quel mérite ai-je de dire en plein jour : le soleil brille ? Cela ne nécessite aucun courage. Il suffit à l'homme de voir et de conclure.

Dimanche 4 février

Je raconte aux fidèles à Soufanieh l'histoire de la dernière radio de Mme Benlian et la réaction du docteur Pierre Salam. Je leur traduis son rapport, car il est rédigé en français.

Après la prière, une jeune femme me met au courant de la guérison de sa mère d'une paralysie qui traînait depuis huit mois. Je la prie de l'amener le lendemain à Soufanieh, afin qu'elle nous raconte elle-même ce qui lui est arrivé. Elle m'en fait la promesse.

Lundi 5 février

Le P. Antoine Hebby dirige la prière ce soir à Soufanieh.

A la fin de la prière, la jeune femme qui m'a raconté, la veille, la guérison de sa mère, s'approche de moi et me présente sa mère. Je la prie de dire tout haut ce qui lui est arrivé. Tous l'écoutent avec étonnement :

Elle s'était fait porter à la "maison de la Vierge" à 3 heures du matin, malgré toute la réticence de ses enfants. Elle avait grimpé les marches de l'escalier toute seule, en traînant les jambes et en s'aidant de ses mains. Elle s'était jetée aux pieds de l'Icône miraculeuse en criant de toutes ses forces :

- O Vierge Marie, je ne sortirai d'ici que marchant sur mes pieds !

Nicolas ne m'a pas caché que cette nuit il s'est senti bien embarrassé. Il a laissé la femme poursuivre sa prière jusqu'à ce qu'elle sorte... sur ses jambes! Et elle est là, debout. Le P. Hebby en est très ému et me fait part de son émotion. Je prie la fille de cette femme de revoir son médecin pour obtenir un rapport médical sur son état. Elle me le promet.

Après la prière, je fais la connaissance d'une Belge qui vient d'arriver. Elle s'appelle Colette. Myrna et Nicolas l'accueillent dans leur maison.

Mardi 6 février

Le soir, Antoine Makdisi me remet son texte - ce texte que j'ai si longtemps attendu. Il l'a commencé il y a deux ans. Bien avant d'en avoir pris connaissance, j'éprouve une joie indicible. Car je connais l'auteur et je connais son crédit aux yeux de tout le monde arabe. Sa parole est d'un poids exceptionnel. Dieu soit loué !

Vendredi 9 février

Aujourd'hui, Myrna, Nicolas, leurs deux enfants et la mère de Myrna partent pour l'Égypte. L'Église copte-catholique les a invités. Myrna a accepté l'invitation à la suite des échanges qui ont eu lieu d'un côté entre Mgr Jean Kolta et le P. Maurice Yanni, de l'autre entre Myrna, Nicolas, le P. Malouli et moi-même.

Je leur confie deux lettres : l'une à Mgr Kolta, l'autre au P. Yanni. Nous leur demandons, le P. Malouli et moi, de nous envoyer le compte rendu de tout ce qui pourra se passer en Égypte avec Myrna.

Nous publierons probablement un jour les quatre lettres que nous recevrons d'Égypte, successivement en date du 19 janvier, du 13 février, du 1er juin et du 30 septembre 1989.

Une photocopie de la lettre du P. Yanni, en date du 13 février 1989, contient un post-scriptum écrit de la main de Mgr Kolta et daté du 29 septembre 1989. Son Excellence m'y invite pour les accompagner. Je me permets de préciser que j'ai jugé, avec le P. Malouli, préférable de ne pas faire ce voyage.