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Septembre 1989

Dimanche 3 septembre

Prière avec Myrna, Nicolas, le P. Malouli et quelques amis, pour l'Unité de l'Église.

Myrna et Nicolas me racontent ensuite leur voyage aux États-Unis. Ils me montrent une quantité énorme de photos. L'accueil à l'aéroport de Los Angeles : une foule nombreuse qui porte des images de Notre-Dame de Soufanieh et qui chante... leurs voyages à travers les villes, les couvents et les églises : toutes les photos éclatent de joie et de foi. Cependant Nicolas conclut son récit par une phrase très significative :

- Toutes les fois que le Seigneur déploie Sa puissance, le diable remue la queue avec une sournoiserie accrue !

Longue rencontre avec Mgr Georges Hafoury, évêque syriaque catholique de Hassaké, autour des points suivants :

- Voyage de Myrna aux États-Unis.

- L'attitude de la Hiérarchie, face aux phénomènes extraordinaires en général, et Soufanieh en particulier.

- L'admission de Soufanieh à l'ordre du jour du dernier Synode des patriarches et évêques catholiques de Syrie, tenu le 9 mars 1989, sans avoir été débattue.

Je demande à Mgr Hafoury une déclaration personnelle sur Soufanieh, en tant que responsable ecclésiastique. Il m'assure de sa disponibilité totale.

Il soulève à son tour le projet de construction d'un grand centre de prière à Soufanieh en l'honneur de la Vierge. Je lui explique que la Vierge a prévu ce risque et nous a précisé, au cours d'une extase de Myrna, ce qu'elle souhaite : que l'on retire une pierre de l'arc de la porte extérieure pour y placer son image avec une phrase d'action de grâce à Son Fils Jésus. Et nous avons exécuté cet ordre.

Les yeux de Monseigneur se remplissent de larmes et son visage devient tout rouge. Il ne dit que ce mot :

- Dieu soit loué !

Jeudi 24 août

Je suis à Alep. Je prie dans la maison de la jeune Arménienne Kohar. L'huile coule des trois icônes, dont celle de Soufanieh, sous mes yeux et sous les yeux de tous les fidèles présents. Myrna rentre ce soir des États-Unis.

Vendredi 25 août

Je suis revenu au village de Knayé, pour le camp d'été de la paroisse universitaire. Les jeunes m'apportent de Damas une grande quantité d'images de Notre-Dame de Soufanieh. Je compte les laisser au P. Ibrahim à Knayé, et au P. Pascal à Yacoubié. Le P. Ibrahim me demande de donner, dans sa nouvelle paroisse à Lattakié, où il vient d'être nommé, une causerie sur Soufanieh.

Au village de Knayé, une surprise toute nouvelle et peu banale M'attend : on me présente une petite image de Notre-Dame de Soufanieh, qu'un prêtre ordonné récemment a utilisée comme souvenir de son ordination, dans le village de Machta Azar, le jour de l'Assomption 1989. Il l'a distribuée à ses amis, après avoir fait imprimer sur le verso son nom et la date de son ordination. Il s'agit du prêtre Youssef Ibrahim Youssef. Manière originale dont la Vierge s'est servie pour se glisser dans le cœur de ses enfants.

Lundi 4 septembre

En route pour le camp des jeunes au village de Touffaha, je passe par le couvent de Marmarita, à 250 kms au nord-ouest de Damas. Je visite l'église pour un moment de prière et j'ai la surprise de voir une grande Icône de Notre-Dame de Soufanieh placée sur un trépied élevé devant l'angle droit de l'iconostase.

Mardi 5 septembre

Nouveau camp d'été avec les jeunes universitaires qui se sont donné l'appellation de "Chevaliers de la Charité". Je, rencontre un prêtre maronite libanais du nom de Georges Méouchi, venu rendre visite à sa sœur, religieuse des Saints Coeurs. Les Sœurs m'invitent à déjeuner avec le Père responsable, Antoine Massamiri. On m'interroge sur Soufanieh.

Le P. Méouchi m'avait rencontré, il y a deux ans, chez les Pères jésuites, dans leur couvent de Tanael, au Liban. Il accompagnait ce jour-là Mgr Georges Iskandar, évêque de Zahlé, au Liban. La sœur de ce prêtre libanais ignore les messages de Soufanieh sur la pénitence, le pardon mutuel, l'amour, la prière et l'Unité de l'Église !

Mercredi 6 septembre

Visite aux religieuses des Saints Coeurs, en compagnie du Père Massamiri. Le problème de l'Unité de l'Église et de l'unification de la fête de Pâques est soulevé. Je m'excuse auprès du P. Massamiri et je leur raconte ce qui est arrivé à Soufanieh, en 1984 et 1987, durant la Semaine sainte : ouverture des stigmates dans le corps de Myrna, extase accompagnée de messages et écoulement d'huile de l'Icône.

Le P. Massamiri ainsi que toutes les personnes présentes en sont stupéfaits : ils n'ont jamais, assurent-ils, entendu parler de tels faits. Toujours la même ignorance ! Je leur cite, au cours de notre conversation, cette phrase de la Sainte Vierge : «Mon cœur s'est consumé pour mon Fils Unique, il ne va pas se laisser consumer pour tous mes enfants. »

Jeudi 7 septembre

Dernier jour du camp. Des jeunes me demandent, pour la soirée du feu de camp, de leur apprendre à chanter la prière "O Jésus bien-aimé", mise en musique par Wadih Assafi, que Jésus a apprise à Myrna, le jour de l'Ascension, 31 mai 1984. Belle occasion pour rappeler Soufanieh aux personnes présentes.

Vendredi 8 septembre

De retour à Damas. Je téléphone à la "maison de la Vierge". Myrna m'apprend que le nonce apostolique leur a rendu visite avec son secrétaire, qu'ils ont vu la Sainte Face en relief sur le béton de la terrasse, sous la statue de la Sainte Vierge.

Samedi 9 septembre

Je rencontre à Soufanieh une religieuse égyptienne qui s'y trouvait quand le nonce et son secrétaire se sont présentés. La religieuse m'assure avoir vu, elle aussi, la Sainte Face.

Je monte à la terrasse et regarde longuement l'emplacement indiqué. De prime abord, je ne distingue rien. Mais peu à peu les traits d'un visage souffrant apparaissent, avec un relief étonnant. Je demande aussitôt au photographe Samir Hanna de fixer sur sa pellicule ce "visage", dans l'espoir que la caméra le fera voir nettement.

Dimanche 10 septembre

Je déjeune chez les Sœurs du Perpétuel Secours. Quatre sœurs sont présentes, dont ma sœur Lucie et les deux sœurs Macrine et Céline Sioufi. Toutes deux prennent l'initiative de me parler de la visite du nonce à Soufanieh, où elles se trouvaient. Sur la terrasse, il a regardé le sol longuement, puis il s'est tourné vers elles et leur a dit en français cette phrase que je note aussitôt :

-Il a fallu que je vienne ici pour que je voie la Sainte Face !

Je leur réclame immédiatement leur témoignage écrit. Elles cherchent à s'esquiver. Alors, pris de colère, je leur reproche de craindre les hommes plus que Dieu et je me retire.

Le soir, Sœur Macrine me téléphone pour m'annoncer qu'elle a rédigé le témoignage avec sa sœur.

Lundi 11 septembre

Je rencontre, au patriarcat grec-catholique, le P. Augustin Zouhérati, du Venezuela. Il me parle du prolongement de Soufanieh jusqu'au Venezuela, sous forme d'huile qui coule d'images de Notre-Dame de Soufanieh, dans de nombreuses maisons. Il me dit aussi avoir rencontré un jour un prêtre qui venait d'arriver de Damas et qui prétendait que Soufanieh n'est qu'une supercherie. Quand le P. Zouhérati lui a rétorqué que «la présence du P. Élias Zahlaoui est son critère de crédibilité», ce prêtre s'était tu.

La réponse du P. Zouhérati m'étonne, car je ne l'ai pas rencontré depuis plus de quinze ans !

A Soufanieh, Myrna me fait le récit de l'extase qu'elle a eue aux États-Unis, devant les fidèles en prière, dans la maison d'un certain Alex, le 18 août 1989.

Elle me communique le message que la Vierge lui a délivré après une éclipse de quatre ans et quatre jours :

«Ne crains pas, ma fille.

Tout cela est pour la glorification du Nom de Dieu.

Plutôt, réjouis-toi parce que Dieu t'a permis de venir à Moi,

pour que je te dise : ne te trouble pas de ce qu'on dit de toi.

Plutôt, sois toujours en paix, car la créature me regarde à travers toi.

Dis à tous qu'ils multiplient la prière, parce qu'ils ont besoin de la prière pour apaiser le Père.

Que la bénédiction de Dieu descende sur toi et sur tous ceux qui ont collaboré avec toi pour Son amour ! »

Vendredi 15 septembre

Nouveau camp d'été avec les moniteurs et responsables de Choeur-Joie, au village de Khrab, sur le littoral, à 250 kms de Damas. Ils m'interrogent sur Soufanieh. Je leur fais une longue causerie, que je conclus en leur reprochant leur éloignement, alors qu'ils ont été parmi les premiers à prier et chanter à Soufanieh. Ils ont fait preuve d'assiduité pendant des années! Puis, ils ont été victimes, semble-t-il, de la lassitude environnante.

Dimanche 17 septembre

Je présente mes condoléances à la famille Akzam, pour la mort de Joseph. Le docteur Georges Mesmar vient s'asseoir auprès de moi et il M'interroge sur Soufanieh, où il est venu le Jeudi saint, 16 avril 1987, à ma demande expresse. Il a continué à émettre des doutes sur l'origine des stigmates. Ce soir, il reconnaît le fait indéniable de l'huile. Il s'étonne de ce qu'on n'ait toujours pas formé une commission d'enquête.

Téléphone de Paris. Guy et Mylène Fourmann laissent entendre qu'un groupe de pèlerins français viendra probablement à Damas pour la Semaine sainte 1990.

Lundi 18 septembre

Je rencontre à midi les Petites Sœurs du Père de Foucauld. Pour elles, les caractéristiques les plus importantes de Soufanieh sont l'humilité de Myrna, son naturel et le fait qu'elle soit mariée. Toutes, elles m'assurent prier pour Myrna et pour Nicolas.