118

Février 1989

Samedi 4 février

Ce soir, je reçois la visite d'un journaliste américain, du nom de Rick Salbato. Il est accompagné du docteur Jacques Tomagian, qui connaît parfaitement l'anglais et l'enseigne à l'Université de Damas.

Jacques est un ami de longue date. Je lui demande de me servir d'interprète. L'Américain prétend s'occuper, depuis une vingtaine d'années, des apparitions de la Vierge à travers le monde. Il jouit, disait-il, d'un flair spécial pour découvrir les jeux du démon. Je l'autorise à noter et même à enregistrer la totalité de notre conversation. Il pose de nombreuses questions qui dévoilent toute l'armature pseudo-rationaliste et pseudo-scientifique d'un Occidental. Je lui remets de nombreux documents et lui conseille d'aller voir le P. Malouli.

Lundi 6 février

Je rends visite à Mgr Isaac Saka, vicaire du patriarche syriaque-orthodoxe. Conversation longue et très franche. Il me redit son regret de m'avoir connu si tard. L'Église, pense-t-il, a perdu beaucoup de son souffle et n'arrive plus à témoigner de Jésus qui recourt donc à de simples fidèles pour en faire ses témoins. Mgr Saka souhaite voir demain Myrna et Nicolas. Il exprime également le désir d'inviter Myrna en Irak, si sa nomination là-bas se confirme, et quand les relations entre les deux pays se seront normalisées. Je lui offre un petit flacon d'huile et une grande quantité d'images.

Mardi 7 février

Rencontre, ce matin, avec M. Bénès et Mme Robert, en compagnie de M. et Mme Rival, tous des Français venus spécialement pour Soufanieh. Ils proposent la création d'un organisme international, inspiré des messages de Soufanieh, qui porterait le nom d'Unitas. J‘en lis le projet et leur exprime séance tenante mes craintes de le voir glisser vers une exploitation commerciale. Je leur promets de l'étudier avec le P. Malouli, en leur interdisant toute initiative avant d'avoir reçu notre réponse. Le soir même, le P. Malouli et moi décidons de rejeter ce projet.

Mgr Isaac Saka me téléphone pour m'annoncer avec joie qu'il vient de prier à Soufanieh et que l'huile a recouvert les mains de Myrna.

Le soir, les quatre Français prient à Soufanieh, avec un petit groupe de fidèles. L'huile couvre les mains de Myrna. Ils en pleurent d'émotion et rédigent aussitôt leur témoignage, qu'ils signent.

Deux jeunes filles françaises, Bénédicte Jacob et Monique Cancouët, viennent me voir. Elles viennent d'arriver à Damas. Elles ont quitté Paris voici dix mois... à pied! Elles font partie d'une organisation internationale qui s'appelle La Route et dont le siège se trouve à Paris. Elles se sont informées à propos de Soufanieh, dont elles savent fort peu. Je leur trouvent un lieu d'hébergement pour la semaine et les conduis à Soufanieh.

Jeudi 11 février

Je rends visite, le soir, à Antoine Makdisi. L'ambassadeur de France, M. Grenier, arrive peu après moi. Atmosphère très simple, conversation à bâtons rompus... Son Excellence M. Grenier veut savoir où en est Soufanieh. Je réponds brièvement, non sans faire allusion au phénomène de l'huile, à Alep, et à la prière gratuite qui s'y est organisée. Spontanément, la question est posée de savoir si tout cela n'exigerait pas la formation d'une commission d'enquête de la part des autorités ecclésiastiques concernées.

Vendredi 17 février

Journée de réflexion et de prière avec les jeunes universitaires au village de Maarra. Le P. Alam Alam leur parle du jeûne. Certains lui demandent son avis sur Soufanieh. Il insiste sur l'écoulement d'huile, y voyant purement et simplement un acte de "création" qui nous conduit inéluctablement au Créateur.

C'est avec joie qu'il accepte les images de Notre-Dame de Soufanieh que je lui apporte.

Mardi 21 février

Je rends visite au patriarche Zakka. Toujours le même accueil affectueux et simple. Notre échange se prolonge. On dirait un aveu de confidences réciproques. Il m'ouvre à nouveau les pages de sa revue. Le prochain numéro devrait en effet contenir un article bien documenté sur la manifestation de l'huile, il y a quelques années, dans différentes églises de Syrie, et à des époques différentes. Il me dit entre autres :

-Il ne nous reste plus que les signes que le Seigneur nous envoie, pour susciter en nous un peu de crainte et de foi. Sans ces signes ...

Il m'exprime aussi toute son admiration pour le récital de Wadi Assafi et de la chorale, dont je lui ai offert une vidéocassette. Comme d'habitude, il a tenu à m'accompagner jusqu'à la porte extérieure et il dit:

- Recommande-leur, à Soufanieh, de prier pour moi.

Je le remercie pour l'affection qu'il me témoigne en cette période particulièrement difficile.

Mercredi 22 février

Téléphone de Myrna à 23 heures : l'huile lui a couvert les deux mains pendant qu'elle a prié avec le journaliste américain, Rick Salbato, en présence du docteur Jacques Tomagian et de sa fiancée.

Vendredi 24 février

Jacques Tomagian est venu me raconter l'émotion qui l'a saisi avec sa fiancée, quand ils ont vu pour la première fois l'huile couvrir les deux mains de Myrna, en présence du journaliste américain. Voici, entre autres, ce qu'il me dit, mot pour mot:

Quant aux autres, c'est Dieu lui-même qui vous répondra."

A l'instant même, l'huile avait couvert les deux mains de Myrna!

Samedi 25 février

Téléphone de Mgr Isaac Saka. Il m'annonce son retour de l'Inde, où il a vu un grand temple construit par un évêque indien et ouvert à la prière universelle. Cet évêque y a placé le flacon d'huile miraculeuse que Mgr Saka lui a offert avec des images de Notre-Dame de Soufanieh. Mgr Saka leur a parlé de Soufanieh et a terminé par ces mots

- Priez, la Vierge vous donnera peut-être de l'huile.

J'ai promis à Mgr Saka de l'huile et des images.