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Janvier 1989

Samedi 7 janvier

Je rencontre le P. Alam Alam pendant la cérémonie de décoration de Mère Monique Battikha, de l'Ordre du Mérite Français, à l'ambassade de France, à Damas. Il m'apprend que le nonce apostolique et son secrétaire sont venus le voir la veille et lui ont demandé un avis clair sur Soufanieh. Ils lui ont laissé entendre que certains y voient un phénomène de magnétisme, d'autres tout simplement un cas de possession diabolique. Il leur a déclaré y voir, sans l'ombre d'un doute, une intervention divine. Il leur a en outre suggéré d'œuvrer pour la mise en place d'une commission d'enquête mixte à laquelle prendraient part des chrétiens, des musulmans et des athées, pour étudier le Phénomène objectivement.

Je me rends ensuite à Soufanieh, où je trouve M. Ugolini, ambassadeur de la principauté de San Marino, en conversation avec le P. Malouli et le P. Ëlias Baladi. M. Ugolini est surpris par la jeunesse de Myrna, son naturel et la simplicité de la maison.

Au moment où il exprime le désir de prier devant l'Icône sainte, une idée me traverse l'esprit : j'appelle Myrna et lui demande de se tenir devant lui, les paumes des deux mains ouvertes. Je dis alors à l'ambassadeur :

- Regardez bien ses mains et tâtez-les.

Il s'exécute en me regardant avec étonnement. J'ajoute

- Allez-y, car vous risquez de voir une chose étrange, qui est l'apparition de l'huile sur ces mains.

Puis nous prions devant l'Icône, Myrna se tenant à ses côtés. Elle prie à haute voix, chanta, et nous chantons avec elle. La prière terminée, nous entourons spontanément Myrna. Je lui dis :

- Montre-nous tes mains.

Elle les ouvre : la main gauche est couverte d'huile, tandis que la droite est sèche, mais quelque peu brillante. Surpris, M. Ugolini demande du coton et essuie la main avec respect. Il demande à voir Myrna à part, en présence des prêtres. Une fois dans la chambre, il nous dit textuellement en français :

- Moi, je suis incrédule. J'ai dit à la Vierge devant son Icône : "Si c'est vraiment Toi la Vierge Marie, donne-moi un signe."

Je lui dis - Et tu as eu le signe!

A l'instant, l'idée me vient d'inviter Myrna à nous montrer de nouveau ses mains. Je n'hésite pas à le lui demander. Et, de nouveau, l'huile apparaît, suintant abondamment de la main gauche, et couvrant d'une couche épaisse la droite.

Tout heureux, je dis à l'ambassadeur: - Voici un deuxième signe!

Il ne cache pas sa nouvelle surprise.

Nous lui demandons alors de rapporter à ses amis et, bien sûr, au nonce apostolique, ce dont il a été témoin. Il répond :

- Je leur dirai ce que j'ai vu, car je suis devant un fait que je ne peux pas nier.

Nous abordons ensuite la question des nombreuses accusations magnétisme, magie, etc. Il fait cette remarque - Tout cela exige un médium. Où est-il ?

On lui répond: - On prétend que c'est Nicolas.

Il lit et ajoute : - Un peu de réflexion avant de lancer de telles accusations!

Dimanche 8 janvier

Avec le P. Malouli, je dois, une nouvelle fois, rencontrer l'ambassadeur de San Marino, à Soufanieh. Je téléphone au P. Malouli pour m'excuser auprès de lui et le prier de ne pas s'absenter.

Le soir, téléphone du P. Malouli. Il est tout heureux . il m'annonce que ce qui s'est passé devant M. Ugolini dépasse en intérêt l'événement de la veille. M. Ugolini est arrivé avec tout un groupe d'Italiens, dont des parents du nonce. La conversation s'est prolongée. Ils ont demandé à prier avec Myrna. M. Ugolini a exigé que Myrna lève ses deux mains en l'air. Elle a commencé par refuser, ne voulant pas se donner en spectacle. L'ambassadeur a insisté. Finalement, le P. Malouli a convaincu Myrna de prier les bras levés. La prière s'est achevée sans exsudation d'huile.

Le P. Malouli a expliqué devant tout le monde :

- Tout ce qui se passe ici est soumis à une surveillance stricte, sévère et continue, car nous n'avons rien à cacher.

Il leur a décrit les différents tests auxquels les médecins ont soumis Myrna durant les extases. L'un de ces tests a consisté à séparer l'ongle de la chair du pouce droit, en y introduisant un couteau.

M. Ugolini a voulu voir le pouce en question. Myrna le lui a tendu et, subitement, l'huile a recouvert son pouce. L'ambassadeur en a été tout secoué, et de même tous ceux qui l'accompagnaient. Il s'est précipité au téléphone et est resté plus d'un quart d'heure à raconter l'événement au nonce apostolique.

Le P. Malouli était manifestement incapable de cacher son émotion.

J'ai raconté ce fait aux jeunes universitaires encore en réunion.

Je m'interroge longuement sur les personnes se tenant derrière la démarche de M. Ugolini.

Mardi 10 janvier

Je travaille toute la matinée, avec le P. Malouli, à mettre de l'ordre dans les archives de Soufanieh. Quelle joie de pouvoir faire un travail aussi indispensable! Et pourtant, j'éprouve une angoisse indicible.

Jeudi 25 janvier

Je reçois une lettre de mon ami, le P. Michaut, du Burkina Faso, datée du 31 décembre 1988:

«Je ne t'ai pas oublié et je n'ai pas oublié le message de Soufanieh que tu annonces.

Les messages que reçoit Myrna possèdent une lumière que l'on ne peut inventer. Cette parole par exemple : "Dis à mes enfants que c'est d'eux que Je demande l'Unité et Je ne la veux pas de ceux qui leur jouent la comédie en simulant de travailler pour l' Unité."

Je te remercie pour ta lettre et le livre sur Soufanieh que tu me promets.»

Dimanche 29 janvier

Maged Ghorayeb vient me voir. Il me réclame mes mémoires avec insistance. Son idée est que nous n'avons plus le droit d'en retarder la publication. Il faut que les gens sachent en détail les événements de Soufanieh. Tout retard est une infidélité.

De mon côté, j'insiste pour qu'il m'avoue le nombre fantastique d'images qu'il a fait imprimer et distribuer gratuitement. Je lui dis que M. Imad Mouacher en a également fait imprimer, à Amman, des dizaines de milliers, pour les distribuer gratuitement.

Lundi 30 et mardi 31 janvier

Je passe ces deux jours à Alep. Je prie chez la jeune arménienne Kohar. Subitement, l'image de Notre-Dame de Soufanieh suinte de l'huile au cours de la prière, en présence du P. Émile Assouad et des nombreux fidèles présents.

Je vois aussi l'huile couler de l'image de Notre-Dame de Soufanieh dans la maison de Marie Manuélian, en présence d'un petit nombre de gens en prière.