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Myrna aux États-Unis

Ni le P. Malouli ni moi-même n'étions avec Myrna et Nicolas pour décrire ce qui est arrivé aux États-Unis.

Cependant, Myrna l'a décrit elle-même. Nous leur avions en effet recommandé de rédiger leur journal jour après jour.

De temps en temps, nous recevions des communications téléphoniques, dont certaines duraient pas moins d'une demi-heure, comme cela s'est produit le matin du 2, puis du 3 mai. Ces deux jours, ils me réveillèrent pour me raconter dans le détail tout ce qui s'était passé.

A 5 heures du matin, le 2 niai, je suis donc réveillé par un appel téléphonique de Los Angeles. Le docteur Mansour, son épouse Claire, Myrna et Nicolas me disent que l'huile a coulé la veille, durant la prière, de l'image de Notre-Dame de Soufanieh, dans la maison du docteur, au point de remplir presque toute la coupelle.

A la même heure, le matin du 3 mai, nouveau coup de téléphone de Los Angeles. Tous me racontent à tour de rôle que l'huile a de nouveau coulé de l'image, au moment où Mgr Joseph Tawil la tenait à la main, et alors qu'elle était toute sèche. Une minute après, l'huile a coulé des mains de Myrna jusqu'au sol. Tout cela dans la maison du docteur Mansour, en présence du patriarche Maximos V Hakim, de Mgr Joseph Tawil et du P. Charles Abdoudy, curé grec-catholique de Los Angeles. J'insiste pour obtenir de tous des témoignages écrits.

Mais, plus important que tout cela, sont, à mon avis, les nombreuses lettres que Myrna écrit alors presque tous les jours. Nous y lisons les noms des personnes et des lieux où l'huile s'est manifestée, soit sur l'image de Notre-Dame de Soufanieh, soit sur les mains de Myrna.

Nous recevons aussi une lettre de Mme Mansour, relatant certains faits, soulignant son sens de la responsabilité et nous rassurant, puisque nous sommes les deux prêtres qui suivent Myrna depuis le début de ce Phénomène unique.

Plus important encore : ce sont les nombreux témoignages que nous recevons et dont les auteurs sont : des évêques, américains et arabes, des prêtres, américains et arabes, des médecins, et de simples fidèles, hommes et femmes. L'ensemble de ces témoignages constitue un dossier énorme qui concorde sur trois points :

1. La manifestation de l'huile sur de nombreuses images de la Vierge de Soufanieh et sur les mains de Myrna.

2. La prière qui accompagne ce Phénomène - prière aussi bien personnelle que collective.

3. La simplicité et l'humilité dont fait preuve Myrna.

Parmi ces témoignages, trois qui méritent particulièrement d'être mentionnés : il s'agit de ceux de Mgr Joseph Tawil, du P. Charles Abboudy et du docteur Antoine Mansour.

Le contenu de ces trois témoignages s'accorde sur le fait que l'huile a coulé d'une image sèche de la Vierge de Soufanieh, au moment où Mgr Tawil l'avait en main, sur le fait aussi que l'huile a coulé quelques secondes après des mains de Myrna avec une abondance telle qu'elle a éclaboussé le parquet. Tout cela a eu lieu sous les yeux du patriarche Maximos Hakim.

Ces témoignages me sont envoyés, à ma demande expresse, de différents endroits : Mgr Joseph Tawil m'envoie son témoignage le 5 juin, c'est-à-dire un mois et trois jours après l'événement. Il l'écrit de Boston, où se trouve son siège épiscopal. Quant au docteur Mansour, il l'écrit à Los Angeles, le 17 juillet, c'est-à-dire deux mois et demi après l'événement. Le P. Charles Abboudy, lui l'écrit le 18 juillet, également de Los Angeles. Je tiens à préciser que je ne connaissais pas le P. Abboudy.

A lire ces trois témoignages, il apparaît de toute évidence qu'ils ont une importance particulière et qu'ils ont écrits indépendamment l'un de l'autre.

Après que le docteur Mansour, Myrna et Nicolas, m'ont raconté, le matin du 3 mai, ce qui est arrivé, je m'empresse de rapporter la bonne nouvelle au P. Malouli. Nous nous entendons pour annoncer la chose aux fidèles, le soir même, à Soufanieh.

Toujours concernant le voyage aux États-Unis, je reçois un appel téléphonique, le matin du 15 août, vers 9 heures, au moment où je me trouve dans mon bureau avec Mme Aida Tawil Tourna, médecin vivant aux États-Unis et en visite à Damas. La communication se prolonge pendant trois quarts d'heure, toujours en présence de Mme Aïda Tourna. J'ai au bout du fil le docteur Mansour, son épouse Claire, le P. Georges Al-Khalli, Myrna, Nicolas et Nabil Choukair. Ils me disent en détail l'extase qui a eu lieu à la fin de la messe célébrée sur la terrasse du docteur Mansour et en présence de nombreux assistants. L'extase a duré entre 20 et 25 minutes. Elle a été filmée pour la télévision américaine et sur vidéocassette. L'huile a coulé du visage, du cou, du haut de la poitrine et des mains de Myrna. Quand elle est revenue à la vie extérieure, elle leur a dicté le message qu'ils me transmettent à leur tour. Ce message me semble à la fois dur et chargé de tendresse.

Je communique aussitôt la nouvelle et le message au P. Malouli. Il juge préférable de mire le message pour le moment jusqu'à l'arrivée de Myrna, ce qui nous permettra de mieux comprendre l'atmosphère qui a régné alors.

Cependant, certains amis insistent pour avoir le texte du message. Le chanteur Tony Hanna en est et comme il doit partir en voyage, je ne puis le lui refuser.

A lui seul, je communique le message que voici :

"Mes enfants,

Ma paix, Je vous l'ai donnée.

Mais vous, que M'avez-vous donné?

Vous, vous êtes Mon Église. Et votre coeur M'appartient.

A moins que ce coeur ne possède un autre dieu que Moi.

J‘ai déjà dit : l'Église est le Royaume de Dieu sur la terre.

Qui l'a divisée a péché, et qui se réjouit de sa division a vraiment péché.

Car il M'est plus facile qu'un incroyant ait foi en Moi que ceux qui prétendent avoir la foi et l'amour,

et qui ont toujours Mon Nom à la bouche.

Vous devez mettre votre fierté en Dieu seul.

Priez pour les pécheurs qui pardonnent en Mon Nom et pour ceux qui renient Ma Mère.

Mes enfants,

Je vous ai donné tout mon temps. Donnez-Moi une partie du votre"

Je rappelle que tout cela me a été communiqué par téléphone. J'en prends note textuellement et en porte une copie au P. Malouli.

Le docteur Aida Tawil Touma était toujours présente dans mon bureau et qu'elle a écouté toute notre conversation téléphonique avec attention. Je lui fais même une copie du message, car elle doit retourner le lendemain aux États-Unis. Elle demande une grande image de Notre-Dame de Soufanieh, que je lui porte le soir même, ainsi qu'un coton imprégné d'huile.

Le P. Malouli et moi-même gardons dans un dossier à part tous ces documents. Le P. Malouli traduit au fur et à mesure les lettres qui lui parviennent de Myrna. Il nous est donc possible de remettre cette traduction, après l'avoir révisée ensemble, à la nonciature apostolique.

Nous attendons d'autres témoignages promis par Claire Mansour. C'est alors seulement que nous bouclerons le dossier des États-Unis, en attendant d'autres voyages!