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Vendredi 27 novembre 1987

jour du P. Laurentin

A 9 heures du matin, je suis au patriarcat syriaque-orthodoxe. Je remets au P. Paul Assouki une lettre personnelle et urgente pour Sa Sainteté le patriarche Zakka. J'y mentionne l'extase survenue la veille au soir à Soufanieh, et je sollicite une entrevue immédiate pour le P. Laurentin. A l'instant, Sa Sainteté m'appelle et m'invite à venir immédiatement avec le P. Laurentin.

Or, ce dernier est l'hôte des Pères lazaristes, dont le couvent est voisin du patriarcat Deux minutes après, je me trouve dans la chambre du P. Laurentin, où je vois mon ami, le P. Halim Richa. Celui-ci raconte au P. Laurentin le cas récent de possession d'une jeune fille de sa paroisse, qui a fait croire pendant un mois à une apparition de la Vierge. Le P. Halim me remet trois exemplaires de sa revue mariale Le lys de mai, dans laquelle il a publié articles et messages de Soufanieh. Son initiative me réjouit. Les numéros sont ceux de septembre, octobre et novembre 1987. Il me remet aussi son témoignage écrit sur l'extase de la veille, 26 novembre.

L'entrevue du P. Laurentin avec le patriarche Zakka est des plus simples. Ce n'est pas à moi de dire ce qu'ils ont échangé. Qu'il me suffise d'indiquer que le patriarche ne cache pas sa pensée profonde à l'égard de Soufanieh:

- Je crois, personnellement, que le Seigneur agit à Soufanieh.

A peine suis-je en présence du patriarche, qu'il ajoute à mon intention:

- Père Elias, je t'annonce une bonne nouvelle : une image de Notre-Dame de Soufanieh a suinté de l'huile dans la maison d'une dame de ma communauté qui habite en Suisse.

L'entrevue dure près d'une demi-heure. Elle se termine par une prière pour l'Unité.

Nous rendons ensuite visite à Antoine Makdisi. Durant une heure, la conversation porte sur Soufanieh et l'environnement religieux, culturel et politique. Et c'est en fonction de cet environnement que Makdisi voit Soufanieh.

Puis, nous rejoignons le P. Malouli à la nonciature apostolique. Nous y restons plus de trois heures à converser sur différents aspects et les multiples éventualités qui se présentent.

Nous rentrons autour de 15 heures 30 au couvent des Pères lazaristes. En attendant l'arrivée de Mgr Eliseo, secrétaire du nonce qui doit conduire le P. Laurentin à l'aéroport, nous commençons, le P. Malouli et moi-même, à traduire les deux messages du 7 septembre 1987 et celui de la veille, pour les remettre au P. Laurentin. Il nous y aide d'ailleurs. J'ai alors le loisir de demander au P. Laurentin de nous donner brièvement son impression globale. Il paraît très positif et me dit textuellement ces paroles que je note à l'instant:

- Je crois me trouver devant des faits d'une grande authenticité spirituelle et très fructueux. Myrna est remarquable de transparence, de simplicité et de limpidité.

A 16 heures 30, Mgr Eliseo Arioti conduit le P. Laurentin, dans sa voiture, à l'aéroport.

Peu de jours après son départ de Damas, je reçois une lettre du P. Laurentin, datée du 15 décembre 1987. Il s'agit d'une lettre collective, que le Père a l'habitude d'adresser à ses nombreux amis. Il y a ajouté le post-scriptum suivant:

«Oui, cher Père, je garde de mon passage à Damas et de votre accueil un souvenir lumineux. Poursuivez votre travail patient, calme et fructueux. Mes respects à vous, au P. Malouli, à tous les Pères, ainsi qu'à Myrna et Nicolas. »