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Faits nouveaux à signaler

Les derniers jours de septembre et les premiers jours d'octobre sont marqués par plusieurs faits qui méritent d'être signalés.

Certains ont eu lieu à Damas et à Bloudane, villégiature à 50 km de Damas. Leurs témoins ont été nombreux, mais je ne dispose que de deux textes écrites, celui de M. Riad Nejmé et celui de M. Imad Mouacher. Je me contente ici de donner la traduction française du texte de Riad Nejmé.

Les faits qui ont eu lieu en Alep sont relatés par leur témoin, le médecin biologiste, Jean-Claude Antakly. Il a été témoin aussi d'un autre fait à Damas. Je reproduis donc également son témoignage, écrit directement en français.


TÉMOIGNAGE DE RIAD NEJMÉ

A 10 heures précises, le dimanche soir, 27 septembre 1987, l'huile a coulé d'une double image de la Vierge Marie, plaquées l'une contre l'autre, celle de Notre-Dame de Soufanieh et celle de la Vierge Marie de Anjara (en Jordanie), image enveloppée de plastique. L'huile coula des deux faces, à la suite d'une prière dite à l'intention de ma tante Angèle, dont la mort a toute l'apparence d'un suicide.

J'avais demandé à la Vierge de me donner un signe, au cas où ma tante méritait le ciel. Et voici que l'huile se mit à couler abondamment des deux images. Cela s'est passé à Soufanieh. Etaient présents : la maman de Nicolas, Hélène, femme de feu Awad, maman, ma soeur Hanadi, Nicolas, Myrna et Imad Mouacher.

Je précise que l'image était dans la main de Myrna.

Nous nous sommes rendus après cela dans notre maison de Damas. Maman et ma seconde soeur Joumana y restèrent, car elles devaient partir le lendemain à Hassaké (ville de la défunte) et je rentrai à Bloudane en compagnie de ma soeur Hanadi, de Nicolas, Myrna et Imad Mouacher. Nous avons veillé toute la nuit à parler de choses et d'autres. Entre autres, j'avais composé un nouveau poème à la Vierge, notre Mère, que je leur lus. Il a pour titre : «Je t'en supplie, Mère du Puissant», et il se termine par ce vers :

«Tu nous as habitués à voir l'huile, Ne nous fais pas oublier cette habitude ... »

Quand j'ai fini cette phrase, je fus surpris de voir les mains de Myrna comme plongées dans de l'huile. Nous allâmes aussitôt vers la statue de la Vierge qui se trouve dans le jardin chez nous et nous avons prié avec joie. L'écoulement de l'huile des mains de Myrna dura trois quarts d'heure, c'est-à-dire de 4 heures 20 jusqu'à 5 heures du matin. Nous avons offert cette prière pour le repos de l'âme de ma tante Angèle Mnayargi. C'était le lundi 28 septembre 1987.

Ce même jour, à 5 heures 30 du matin, c'est-à-dire une demi-heure après l'arrêt de l'écoulement de l'huile des mains de Myrna, nous sommes entrés dans l``appartement pour dormir, et j'allai avec Myrna à l'endroit où se trouve une image de la Vierge comme celle de Soufanieh, avec sa niche de marbre, et nous voulions remercier la Vierge pour ses dons. Je fus surpris de voir une grande goutte d'huile dans la cupule de marbre. J'ai regardé étonné et j'ai crié à Myrna : «Regardez l'huile couler de l'image de la Vierge!» Myrna ne cacha pas son étonnement et me dit : «Comme c'est beau!» Elle me montra une goutte accrochée dans la moitié inférieure de l'image, juste en son milieu, au-dessus de la grande goutte qui se trouvait dans la cupule, indiquant ainsi la marche de l'huile.

Je me saisis aussitôt de mon cahier et notai avec précision ce qui s'était passé.

Etaient présents : ma soeur Hanadi, Nicolas et Myrna, Imad Mouacher et moi-même. Nous étions heureux pour ce qui s'est passé ce jour-là, souhaitant que cela ne finisse pas. J'ai demandé à Imad de faire brûler de l'encens, et j'ai encensé la pièce, en reconnaissance à la Vierge Marie, Mère de Dieu, pour ses dons.

Le soir du vendredi 2 octobre 1987, nous avons quitté Bloudane, ma soeur Hanadi, Imad Mouacher et moi-même, pour visiter les Nazzour (nos amis) et prendre le repas du soir chez eux. Imad devait passer la nuit à Soufanieh pour quitter Damas le lendemain matin.

Nous sommes arrivés à Soufanieh autour de 21 heures 15. Nicolas nous attendait devant la porte d'entrée pour nous accueillir.

Les invités à ce repas étaient : M. Saba Kouba et sa femme, le père de Myrna et sa mère, sa soeur Diana, le P. Zahlaoui et son ami le docteur Jean-Claude Antakly, un Aleppin qui vit en France, la mère de Nicolas, Hélène sa belle-soeur,- Nicolas et Myrna. Durant ce repas, le P Zahlaoui a essayé -à plusieurs reprises de ramener les sujets de conversation sur la Vierge, dans l'espoir que l'huile apparût et fût vue par son ami, le docteur Jean-Claude, venu de France spécialement pour visiter Notre-Dame de Soufanieh. Pendant le repas Myrna apporta plusieurs livres de spiritualité, dont le livre de saint Jean Climaque … L'échelle des vertus.

Elle me demanda d'en lire des passages, car il est, dit-elle, beau. Je l'ai feuilleté quelque peu, puis je lui ai dit: «Deux mots de Jésus valent bien plus que ce livre!» Myrna m'a questionné : «Quels sont ces deux mots?» Je lui répondis :

«O Père, par les mérites des blessures de Ton Fils bien-aimé, sauve-nous!»

A l'instant même, l'huile s'est mise à couler abondamment des mains de Myrna... J'avais demandé en mon coeur l'écoulement de l'huile des mains de Myrna pour que le médecin venu de France voie les prodiges du Seigneur. Défait, l'huile a coulé abondamment. Nous avons alors rapidement pris place devant l'Icône et nous avons prié, en action de grâces pour le don infini du Seigneur et de sa sainte Mère. Je signale que l'huile a coulé des mains de Myrna à 22 heures moins 8 minutes, le soir du vendredi 2 octobre 1987.

Toute action de grâces pour le don du Ciel.



TÉMOIGNAGE DU DOCTEUR JEAN-CLAUDE ANTAKLY

En arrivant à Damas, le mercredi 30 septembre 1987, je savais dorénavant qu'à chaque fois j'emprunterai le chemin de Notre-Dame de Soufanieh. D'ailleurs, avant de quitter la France, Geneviève [ma femme] me dit tendrement en m'embrassant : «Au revoir, mon petit pèlerin».

C'est donc en compagnie du P. Élias Zahlaoui et de notre ami Fadi Touma que je me rendais pour la troisième fois à Soufanieh, pour faire une prière à la Vierge et dire bonjour aux Nazzour pour qui, depuis le Jeudi saint 1987, j'étais devenu familier. Au moment de descendre de la voiture, Fadi manifesta son désir de ne pas nous accompagner. Le P. Zahlaoui lui rétorqua : «Tu as tort, Fadi, tu risques d'avoir des regrets, je sens qu'il va se passer quelque chose> Malgré l'insistance du Père, Fadi ne voulut rien entendre.

Après quelques prières et un moment de recueillement, je pris des nouvelles de la famille Nazzour. Celle-ci en fit de même, touchant ma femme et mes enfants. Au moment où nous quittions la maison, Nicolas m'invita avec le P. Zahlaoui à dîner avec eux et quelques amis. C'est avec plaisir que nous acceptâmes l'invitation.

Il régnait autour de cette table une ambiance pleine d'amitié, de simplicité et de ferveur. On ne cessait de parler de la Vierge Marie, de l'huile et de mille façons mystérieuses qu'avait Dieu pour se manifester. Myrna ne cessait de servir les uns ou les autres, sans jamais se préoccuper d'elle-même. Pour moi, l'accueil était plus que chaleureux: il était fraternel.

Au cours de la soirée, je dis à Nicolas : «Tu sais, j'ai oublié hier de te demander un petit coton imbibé d'huile.» Aussitôt, le P. Zahlaoui retira de sa poche un morceau de coton et me l'offrit. Je lui répondis : «Merci, Père, je préfère attendre encore, car la soirée n'est pas terminée, et il se peut que j'aie de l'huile fraîche.» En moi-même je me disais : «C'est vendredi 2 octobre, il est 22 heures, il ne reste plus que deux heures pour aboutir à minuit et déboucher sur le samedi, jour de Marie.»

A 22 heures précises, au milieu d'une douzaine d'invités, alors que nous citions les paroles d'une chanson faite à l'intention de Notre-Dame de Soufanieh, les mains de Myrna commencèrent à laisser couler de l'huile...

Mon Dieu, que cet instant fut beau pour moi! Je me sentais comblé. Le P. Zahlaoui avait les larmes aux yeux. Un grand moment de silence nous surprit. Le Père me dit avec un grand sourire : «Tu vois, Jean-Claude ... » Myrna me tendit ses deux mains. Je les pris, je les embrassai et je les posai en signe de bénédiction et de remerciement sur mon visage.

Aussitôt, le P. Zahlaoui nous invita à nous recueillir devant l'Icône pour faire une prière d action de grâces.

C'était le soir du 2 octobre 1987, à 22 heures 45.

Le P. Zahlaoui me dit: «Tu sais, Jean-Claude, avant que l'huile ne coulât des mains de Myrna, je n'ai cessé de prier pour toi et ta famille. »

Le lendemain même, je rejoignais la ville d'Alep pour un séjour de 48 heures.

Sollicité par mes parents, je rendis visite à l'une de nos très anciennes voisines de quartier, une amie de la famille : Mme Bertha Behna. Celle-ci était atteinte d'une maladie incurable. Impotente, elle avait du mal à me parler, tant elle souffrait, et ses paroles ressemblaient plus à des gémissements.

Gêné par cette atmosphère, je lui dis : «Bertha, pardonnez-moi d'être venu les mains vides, mais si vous le permettez, je vais vous offrir une petite image de Notre-Dame de Soufanieh, dont la valeur n'est que symbolique, mais qui vous exprimera tout le bien que je vous souhaite. » J'ajoutai : «Si un jour vous pouvez lui rendre visite, je suis sûr que cela vous rendra service. »

Bertha prit spontanément l'image de ma main, l'embrassa, la plaça sur son sein et me dit : «Tu sais, Claude, j'aime notre sainte Mère la Vierge (tout ceci en arabe). De plus, j'ai devancé ta demande, puisque je me suis déjà rendue à Soufanieh. Au fond, la seule chose que je demande aujourd'hui à la Vierge, c'est de me laisser mourir en paix, en abrégeant et ma souffrance et ma vie. Pour en revenir à cette image, poursuivit-elle, sais-tu que mon fils Bachir, qui habite en-dessous, a une photographie de la Vierge de Soufanieh qui a laissé couler de l'huile, il y a trois ou quatre ans?»

Stupéfait de cette heureuse coïncidence, je demandai à sa fille Djoumana (22 ans) si je pouvais voir cette photo. Bachir étant au travail, c'est son épouse qui accepta de me confier l'image en question. Je l'examinai avec beaucoup de dévotion et de minutie, mais le verre qui la couvrait m'empêchait de la tâter. Je m'approchai de mon père pour lui montrer la Vierge Marie et lui fis cette remarque : «Tu vois, papa, elle a dû certainement laisser couler de l'huile autrefois, car le visage de Jésus est déteint... »

Je repris ma place en face de Bertha, et commençai en moi-même un "Je vous salue Marie" à son intention. A peine avais-je termine ma prière que je constatai avec étonnement que le verre se couvrait de buée. Je n'en revenais pas. Je demandai à Djoumana de m'ôter le verre. Une grosse tache d'huile recouvrait la partie gauche de l'image. Je la présentai à Bertha en lui disant : «Cette grâce t'est destinée. Tu vois : Marie ne t'oublie pas. » Bertha prit l'image et s'essuya avec l'huile en faisant le signe de croix. Nous fîmes une prière de remerciement ensemble...

Nous étions 6 personnes à assister à cet événement qui a eu lieu le lundi 5 octobre à 9 heures 30.

Et, avant de partir, je demandai à Djoumana de bien vouloir faire un petit rapport sur ce qu'elle avait vu. Bertha me recommanda de son côté de ne pas l'oublier en allant à Soufanieh, pour la recommander une fois de plus à la Vierge Marie.


Le P. Malouli a pesé, selon son habitude, la quantité d'huile qui a coulé de l'Icône sainte entre le dimanche de Pâques, 19 avril, et le 12 septembre 1987. Elle est de l'ordre de 1.220 grammes.