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Campagne de calomnies...

Des calomnies, il y en a de toutes sortes et cela depuis le début du Phénomène.

Certaines sont d'une ténacité à toute épreuve, comme celle qui m'est dite par un vieux Père à Safita, le 8 mars 1987. Il vient d'être nommé à son poste et il m'interroge sur le Phénomène. Il n'est jamais venu à Soufanieh, mais il a vu quelques vidéocassettes qui l'ont fort impressionné. Un doute lui est resté, entretenu par un prêtre qui vient de lui dire tout bonnement que le gouvernement syrien a inventé "cela" de toutes pièces pour détourner l'attention des gens des problèmes du pays. Pour le ménager, je préfère ne pas lui dire ce qu'on a dû lui dire que le gouvernement a "utilisé" le P. Zahlaoui dans ce but.

Dès le mardi de Pâques, un téléphone de la nonciature nous appelle d'urgence, le P. Malouli et moi-même.

A la nonciature, en attendant la venue du nonce au salon, la Soeur secrétaire nous dit pour information que la veille même des religieuses lui ont dit que leur étonnement devant Soufanieh - étonnement qui sous-entend en fait un refus -venait du fait que Myrna ne pratique pas, qu'elles ne l'ont jamais vue à l'église (??!), qu'elle ne communie pas...

Le nonce nous interroge là-dessus. Ensemble, nous rédigeons une note à la nonciature même, affirmant ceci :

Pour ma part, je vois fréquemment Myrna à l'église de Notre-Dame de Damas. Elle communie chaque fois qu'elle assiste à la messe et cela, depuis le dimanche 4 décembre 1982.

Pour ce qui est du P. Malouli, il affirme lui porter régulièrement la communion, deux fois par semaine, depuis très longtemps.

Le ton de ces calomnies et leur source nous causent une peine profonde.

Nous répondons oralement, mais comme je suis sur le point de partir en voyage, le P. Malouli promet au nonce de lui préparer une réponse exhaustive. Ce sera fait dans une lettre, bien longue, datée du 20 mai 1987, et que le Père me remettra en me priant de la garder pour le moment secrète.