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Extase et message du Samedi Saint, 18 avril 1987

A 21 heures 45, le téléphone sonne : de l'huile coule à profusion de l'Icône sainte. Cinq minutes plus tard, je suis à Soufanieh. Déjà le récipient de marbre est plein. Et déjà le patio est quasiment bondé. Je cours au téléphone et préviens de nombreux amis, dont le docteur Hani Rezk du Centre de recherches scientifiques, Adib Mousleh, le docteur Jamil Marji, et je prie Fadi Touma d'aller chercher Antoine Makdisi. Je téléphone aussi au médecin-chirurgien Louis Kawa.

Pendant ce temps, le P. Malouli ne cesse de diriger la prière. Les gens continuent d'affluer de toutes parts. Je dois aussi signaler la présence du jeune P. Rizkallah Simaan, pauliste.

A 23 heures 1O exactement, il y a un certain remous derrière moi, dans le patio, en pleine prière. Je me retourne. Myrna tient ses deux mains plaquées sur son visage: les deux mains et son visage ruissellent d'huile, et Myrna chancelle. A. Makdisi, debout près d'elle, m'assure que l'huile a même éclaboussé le sol. Tandis qu'on emmène Myrna dans la chambre, je cours de nouveau au téléphone, pour rappeler le docteur Hani Rezk, qui n'a pas pu venir à cause de visiteurs.

Puis, sur l'invitation de Nicolas, je reprends "ma" place au chevet de Myrna, notant chaque geste et chaque mot. Voici, textuellement, tout ce que je note :

«Elle a les deux mains sur le front et crie - Akh! (cri de douleur)... Seigneur!

Gémissement profond.

Avec deux doigts elle presse sur ses yeux. - Akh!

Le P. Malouli invite les gens à prier dans leur coeur et à ne pas se contenter de regarder.

- O ma Mère... Mes yeux!

Elle presse encore ses yeux - O mon Dieu!

Nicolas et son père veulent lui retenir les deux mains.

Je leur dis :

-N'ayez pas peur; laissez-la.

- O mon Dieu! ... O mon Seigneur!... O ma Mère! ... O Vierge!...

Elle appuie encore sur ses yeux. - O mon Dieu!... O Jésus, aie pitié de moi, ta servante pécheresse!... Ah! ... O Vierge!... Akh!... Mon Dieu!... Seigneur, je n'en peux plus ... je n'en peux plus!

Elle se frotte les yeux et les presse. Gémissement de douleur: - Seigneur!

Elle se frotte les yeux. Sa main droite, placée sur son visage, tremble. - O Seigneur!... O mon Dieu!... O Seigneur!... Ah! mes yeux (elle pleure), je n'en peux plus! (elle pleure de nouveau)... Que Ta volonté soit faite

Elle gémit: - Akh!

Elle appuie les mains sur son front. Elle se couvre le visage de ses deux mains et secoue la tête. - O ma Mère!

Elle dit: - Notre Père qui es aux cieux, que Ton nom soit sanctifié, que Ton règne vienne, que Ta volonté soitfaite sur la terre comme au ciel.

Toutes les personnes présentes récitent la suite du Pater : - Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour, ardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés, et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal. Amen.

Au moment où nous disons : "Délivre-nous du mal", Myrna entre en extase.

Il est 23 heures 16.

Elle place sa main gauche, aux doigts repliés, sur la poitrine, tandis que la main droite, levée par-dessus sa tête, puis placée sur l'oreiller, a les doigts dans la position des doigts du prêtre byzantin qui bénit. Ce spectacle est remarqué par toutes les personnes présentes au point qu'un certain remous se produit, ce qui fait que les prêtres invitent de nouveau tout le monde au silence et à la prière. Le père de Myrna, à côté de moi, prie le chapelet.

D'étonnement, son mari s'écrie: - Oh, mon Dieu! O Seigneur!...

Puis, entendant une personne inviter les gens présents à sortir, pour laisser la place à d'autres, Nicolas dit:

- Mais qui a le coeur, devant un tel spectacle, de quitter la chambre?

A 23 heures 18, les cils de Myrna battent à deux reprises.

A 23 heures 20, 23 heures 22 et 23 heures 23, elle avale sa salive.

A 23 heures 24, le docteur Marji lui prend le pouls : 100. Examen des réflexes : aucune réaction. Examen des yeux à 23 heures 25.

Le P. Malouli propose qu'on prie tous ensemble le chapelet. Alors Nicolas demande que l'on prie plutôt chacun dans son coeur, à cause de leur petite Myriarn qui se trouve dans son petit berceau, dans la chambre même.

A 13 heures 28, le docteur Marji essaie de lui ouvrir les doigts des deux mains : aussitôt tous les doigts reprennent leur position première. A ce moment, le docteur Marji fait remarquer que la blessure (stigmate) du front s'est déjà cicatrisée. Son père dit à voix très basse - Que tu es heureuse!

A 23 heures 30, de nouveau les cils de Myrna battent et elle avale sa salive.

A 23 heures 31, elle ouvre la bouche et la referme.

A 23 heures 32, elle hausse les sourcils, remue un peu la tête, puis les doigts de la main gauche.

Toujours à 23 heures 32, elle remue la main droite, puis la tête, elle essaie de lever sa main droite, elle lève la main droite en position de bénédiction au niveau de sa poitrine, les doigts toujours dans la position d'une main qui bénit. Elle bouge la main droite, de droite à gauche, puis de gauche à droite, faisant le signe de croix à trois reprises.

Au troisième signe de croix, son père dit - Que Ta volonté soitfaite, Seigneur!

Elle respire profondément et place sa main gauche sur sa poitrine, puis sur son front.

Subitement, nous l'entendons dire (il est 23 heures 34): - Le Christ est ressuscité!

Nous répondons tous spontanément, suivant le rite oriental - Il est vraiment ressuscité!

Cela se répète trois fois.

Myrna a les yeux toujours fermés. Elle tient la main droite dans la main gauche. Elle bouge la tête vers la gauche, elle ouvre les yeux et les referme. Elle fait un grand signe de croix sur elle-même et s'essuie les yeux.

A 23 heures 35, elle ouvre les yeux. J'invite Antoine Makdisi à S'approcher. Je demande à Myrna:

- As-tu vu quelque chose? - Oui. - Qui? - Jésus. – T'a-t-il dit quelque chose?

- Oui.

- Quoi?

- Rien que deux mots.

- Ça nefait rien. Qu'est-ce qu'il t'a dit?

- J'ai vu une lumière forte ... Peu après, le Christ, en robe blanche, comme s'il était au ciel ... C'est peut-être le spectacle de la Résurrection ... Et il m'a dit :

"Je vous (au pluriel) ai donné un signe pour ma glorification. Poursuivez (au pluriel) votre route, et Je suis avec vous (pluriel). Sinon..."

- C'est tout?

- Oui, c'est tout.

- Et quand il a dit "sinon", est-ce qu'il afait quelque chose?

- Il a béni (Myrna fait le geste de bénédiction)

 

TÉMOIGNAGE DE MYRNA

À PROPOS DU SAMEDI SAINT 1987

Le samedi 18 avril 1987 est le "Samedi de la Lumière".

En ce jour, l'huile coula de l'Icône autour de 21 heures 30. Puis la maison se remplit de visiteurs venus de tous les côtés. Nabil Choukair filma tout sur vidéo-cassette.

Autour de 23 heures, je chantais avec Salwa Naassan et quelques fidèles le chant de Pâques : "Le Christ est la Nouvelle Pâque". Les prêtres présents étaient les PP. Élias Zahlaoui, Joseph Malouli et Rizkallah Simaan. Au cours du chant, je sentis quelque chose de terrible : l'huile exsuda abondamment de mon visage, de mes mains, et jefaillis tomberpar terre. Certaines personnes quise trouvaient près de moi s'en rendirent compte, m'aidèrent et me portèrent au lit. Une douleur atroce me saisit aux yeux. Puis j'entrai en extase et vis une Lumière puissante, et à travers la Lumière, la Personne de NotreSeigneur Jésus-Christ, levant la main droite et tendant la main gauche. Il était en habit blanc. C'était le spectacle de la Résurrection, et Il me dit une phrase. La voici :

"Je vous ai donné un signe pour ma glorification. Poursuivez votre route, et Je suis avec vous. Sinon..."

Puis il nous bénit.

L'extase cessa et je racontai aux gens présents ce que j'ai vu et entendu.

O Bien-Aimé Jésus,

Tu nous as bénis et béni tous ceux qui ont collaboré avec nous.

Fais que cette bénédiction demeure en nous,

et apprends-nous à faire ce que tu veux que nous fassions pour t'honorer,

Toi qui nous a honorés.

Et donne-nous la force de poursuivre la route que Tu nous as choisie.

Ta fille et Ta servante,

Marie Kourbé Akhras

Myrna