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Surprise la nuit du 27 novembre 1985

La prière est célébrée à l'heure habituelle. Mais durant la prière, Myrna se retire dans sa chambre.

Une fois la prière terminée, je suis invité à entrer dans la chambre. Le P. Malouli et un grand nombre des Nazzour, Akhras et Jarallah se tiennent en silence, les yeux braqués sur le lit. Myrna s'y tient, recroquevillée sur elle-même, tenant sa tête dans ses deux mains. Un bandeau lui enserre les tempes.

Elle répète tantôt : «O ma tête!», tantôt : «O Vierge!» tantôt : «O Seigneur!». De temps en temps, on l'entend dire aussi : «Seigneur, pour les pécheurs!»

Nous restons un long moment silencieux. Je demande au P. Malouli ce qui est arrivé. Il me dit:

- Elle a eu tout à coup mal à la tête.

Elle redit la même expression plusieurs fois - Des épingles et des couteaux dans ma tête!

Ce soir-là, se trouve avec nous M. Joseph Jleilati, docteur ès-lettres libanais, qui a assisté la veille à l'extase. Pourtant, il a été bien monté contre le Phénomène par des amis damascains, d'un certain milieu. Je l'invite à entrer dans la chambre et le laisse observer.

Sans exagération, nous ne passons pas moins d'une heure et demie en silence, à regarder Myrna et à l'écouter pousser ses exclamations, tandis que chacun poursuit sa prière en son coeur. Enfin, elle semble s'apaiser. Elle appuie son dos sur l'oreiller, se croise les bras et se met à chanter, les yeux toujours fermés. Nous chantons avec elle. Nous passons ainsi environ trois quarts d'heure. Son visage rayonne de paix et de sérénité.

Enfin, avant de me retirer, je demande au P. Malouli:

- Comprends-tu quelque chose?

Il me répond:

- Je crois que ça doit être les signes avant-coureurs de la souffrance dont il a été question hier dans le message.

Pour terminer la relation de l'extase du 26 novembre et du message donné, voici un passage d'une lettre de Mgr Tawil, évêque grec-catholique des Etats-Unis. Il répond à une lettre que je lui ai envoyée le 31 novembre, dans laquelle je lui parlais de l'extase et du message qui l'avait accompagnée. Monseigneur me répond en date du 31 décembre 1985 :

«,D'abord, merci pour ta dernière lettre que j'ai lue avec une joie extrême avec le rapport relatant l'extase de Myrna du 26 novembre. Le dialogue qui s'est déroulé durant l'extase, entre le Seigneur Jésus et elle, ne peut être inventé, et il est difficile d'imaginer un instant que Myrna est capable d'inventer ce langage théologique qui jaillit de l’Evangile directement, et de l'expérience des spirituels, comme sainte Thérèse, fondatrice des religieuses carmélites.

Je crois que le silence des Supérieurs ecclésiastiques, pour le moment, est une sagesse qui sert la cause, et ne lui nuit pas. Cela à la lumière de ce qui se passe en Yougoslavie et de la position des "responsables" vis-à-vis des visions qui se suivent là-bas.»