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A l'Hôpital Italien, avec Sœur Fiorina, malade

Sœur Fiorina est une Italienne appartenant à la Congrégation des Sœurs salésiennes. Elle se trouve à Damas depuis plus de trente ans, à l'Hôpital appelé "italien". Elle a connu Soufanieh au début du Phénomène et il lui a été donné de voir l'huile apparaître sur nombre d'images de la Vierge.

Un jour, nous apprenons qu'on lui a donné l'extrême-onction. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois. Nous allons lui rendre visite, Myrna, Nicolas, le P. Malouli et moi-même. C'est le mercredi 23 janvier 1985.

Elle est très émue en nous voyant tous entrer dans sa chambre. Elle demande aussitôt à Myrna de prier, en tenant dans sa main l'image de Notre-Dame de Soufanieh qu'elle garde toujours près d'elle.

Myrna commence par les prières habituelles qui ouvrent la prière dans l'Église byzantine : une invocation à l'Esprit-Saint et à la Trinité, suivie du Pater, puis elle dit une dizaine de chapelet.

La prière terminée, Sœur Fiorina, ne voyant pas d'huile sur l'image, en est attristée, l'interprétant comme étant un signe de mécontentement du Seigneur. Je le lui reproche, en lui rappelant d'abord toute sa vie de service auprès des malades, ensuite que l'huile n'est qu'un signe qu'il nous est difficile, en fin de compte, d'interpréter. Il nous suffit qu'elle soit un signe de Sa Présence.

Il est évident que dans son état très grave tout ce que je lui dis ne rime absolument à rien : elle veut de l'huile. Je dis alors, en plaisantant :

- Essayons de prier une dizaine de chapelet, mais en italien, peut-être que le Seigneur la comprendra mieux.

Elle sourit et dit à Myma : - Oui, Myrna, s'il te plaît, prie en italien.

Or, Myrna ne connaît de l'italien que ce que lui a précisément appris Sœur Fiorina elle-même : le Pater et l'Ave Maria. Myrna prend alors l'image de la Vierge et commence le chapelet en italien.

On est à peine au bout de la première dizaine que déjà l'huile se manifeste, et abondamment cette fois. Le visage de Sœur Fiorina s'épanouit et elle s'enduit le visage de cette huile, puis replace l'image pleine d'huile à sa place auprès d'elle. Nous restons un petit moment avec Sœur Fiorina, ensuite nous sortons.

Juste en sortant, nous rencontrons le nonce apostolique. Nous le saluons et nous partons.

L'après-midi, nous apprendrons que l'état de santé de Sœur Fiorina S'est considérablement amélioré. Dans quelques jours, elle sera debout à son travail, et y est depuis lors.

Ce n'est pas la première fois qu'on administrait l'extrême-onction à Sœur Fiorina. D'autre part, je ne veux à aucun prix charger ce fait d'une interprétation quelconque. Cependant, je raconte le fait pour lui-même, car un fait reste toujours un fait. Et ce fait a eu lieu.

Par la suite, Sœur Fiorina aura l'occasion de donner son témoignage global au prêtre et journaliste français, Jean-Claude Darrigaud, le samedi 29 novembre 1986. Ce témoignage figurera en bonne place dans le film réalisé par ce journaliste pour la télévision française (Antenne 2), qui sera projeté pour la première fois la nuit de Noël 1986.