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Lettre du P. Malouli à propos de l'extase du 31 mai 1984

Je me trouve à Paris, lorsque je reçois une lettre du P. Malouli, datée du 6 juin 1984, et écrite en français :

Cher Père,

Votre lettre datée du 13 mai m'a été remise le mardi 5 juin vers 20 heures. Je me dépêche de vous annoncer une bonne nouvelle. Le jeudi de l'Ascension dans l'après-midi, Myrna a eu deux extases successives.

Déjà, dès le début de la semaine, elle était "énervée", à certains moments elle avait envie de déchirer ses vêtements. Elle m'a dit : «Je sens qu'il va se passer quelque chose» Je lui ai répondu que, personnellement, je m'attendais à quelque chose entre l'Ascension et la Pentecôte.

Le jeudi de l'Ascension, vers 15 heures 30, nous causions ensemble avec Marie-Rose, Leila, tante Alice, Mayada Kozali, dans le patio. A un moment donné, Myrna me dit : «Ah, que j'ai envie de voir Jésus ! » Je lui réponds : «Vous le verrez, mais il faut y mettre le prix. » - «Comment cela ? » me dit-elle. "Je n'en sais rien», lui dis-je, mais il faut payer le prix.

Vers 15 heures 45, je quitte la compagnie pour aller réciter mon chapelet.

A 16 heures, Myrna entre dans sa chambre, s'étend sur son lit et commence à transpirer de l'huile : figure, mains, plus les yeux d où, pour la première fois, l'huile coule en abondance, occasionnant des douleurs atroces à Myrna. On doit lui tenir fermement les mains pour l'empêcher de s'arracher les yeux, tant la douleur était aiguë et cela jusqu'à environ 16 heures Il. On lui essuie les yeux, la figure, le cou, avec du coton hydrophile, du kleenex.

A 16 heures 18, je l'appelle à trois reprises. Elle était déjà en état d'extase.

A 16 heures 42, ses lèvres tremblent, surtout la mâchoire inférieure.

A 16 heures 45, elle dît: «Je l'ai vu». Elle sourit. A 16 heures 48, elle entre de nouveau en extase.

A 16 heures 58, elle ouvre les yeux, elle commence à parler. Je lui demande si elle veut boire. Elle répond : «Non».

A 17 heures, elle dicte ce qu'elle a entendu.

Au cours des deux extases, le corps de Myrna a gardé sa chaleur habituelle (sauf ses pieds qui étaient plutôt frais), sa souplesse. Le pouls était normal.

Cependant elle n'entendait rien et ne sentait rien. A deux reprises, je lui ai pincé fortement, la première fois l'auriculaire droit, la deuxième fois le pouce gauche. Elle n'a eu aucune réaction. Son père lui a chatouillé la plante des pieds, sans provoquer de réaction.

Je l'ai appelée trois fois : elle n'a pas réagi non plus, parce qu'elle n'avait rien entendu. Quand elle avait les yeux mi-clos, elle louchait. Le lendemain, 1er juin, elle souffrait encore des yeux.

Le samedi, elle a voyagé avec son mari à Lattaquié.

Vous trouverez sur la deuxième feuille le texte des paroles que le Christ lui a adressées.

La première extase a été la suite de celle du Vendredi saint : haute et belle montagne fortement éclairée d'en haut. Les paroles du Christ lui furent communiquées durant la deuxième extase. Elle l'a vu dans F attitude du Christ de l'Ascension des icônes byzantines.

Le mois de juin est consacré au Sacré-Cœur, nous y récitons l'Office "Ô doux Jésus" avec les antiennes des Louanges de la Vierge.

Votre dévoué Joseph Malouli

Cette lettre est accompagnée de deux feuilles écrites en arabe, contenant le message communiqué par Jésus à Myrna, lors de cette extase du 31 mai 1984. En voici la traduction intégrale, faite par le P. Malouli, Antoine Makdisi et moi-même:

«Ma fille, Je suis le Commencement et la Fin. Je suis la Vérité, la Liberté et la Paix. Ma Paix, je vous [la] donne. Que ta paix ne repose pas sur la langue des gens, que ce soit en bien ou en mal, Et pense du mal de toi-même. Celui qui ne cherche pas l'approbation des gens et ne craint pas leur désapprobation, jouit de la paix véritable, et cela se réalise en moi. Vis ta vie, douce et indépendante. Que les fatigues entreprises pour moi, ne te brisent pas. Réjouis-toi plutôt. Je suis capable de te récompenser. Tes fatigues ne se prolongeront pas, et tes douleurs ne dureront pas. Prie avec adoration, car la Vie éternelle mérite ces souffrances. Prie pour que s'accomplisse en toi la Volonté de Dieu et dis "Bien-aimé Jésus, accorde-moi de me reposer en Toi, par-dessus toute chose, par-dessus toute créature, par-dessus tous tes anges, par-dessus tout éloge, par-dessus toute joie et exultation, par-dessus toute gloire et dignité, par-dessus toute l'armée céleste. Car Toi Seul es le Très-Haut. Toi Seul es Puissant et Bon par-dessus tout. Viens à moi et console-moi, Et délie mes chaînes, et accorde-moi la liberté. Car sans Toi, ma joie est incomplète. Sans Toi, ma table est vide. Alors je viendrai pour dire : me voici, car tu m'as invité". »

Cette lettre du P. Malouli, bien sûr, je la garde. Cette prière enseignée par le Seigneur à Myrna se dit tous les jours à Soufanieh, depuis bien longtemps, au point que des milliers la connaissent maintenant par cœur et la récitent spontanément au long de la journée. Mais aussi, depuis que le célèbre chanteur libanais, Wadih Assafi, l'a mise en musique et chantée lui-même, elle connaît une très large diffusion.