36

La Vierge pleure à minuit lors du premier anniversaire

La veille du premier anniversaire, le samedi 26 novembre, nous célébrons la prière de l'Acathiste à deux reprises : la première fois à 18 heures, avec les enfants de la chorale, et la seconde fois à 20 heures, avec les grands. La prière ne s'achève qu'à 22 heures 30. Il me semble alors nécessaire de laisser la famille Nazzour se reposer. J'invite tout le monde à s'en aller, et je sors le premier.

Le lendemain matin, le docteur Élie Barsa, dentiste, vient me dire, tout ému :

- Père, tu n'aurais pas dû sortir hier soir !

Et il me raconte comment, aussitôt après mon départ, le P. Malouli et Myrna ont pensé à féliciter l'Icône miraculeuse qui se trouve dans sa niche à la porte d'entrée. Myrna la porta donc et voici que l'huile s'est mise à couler à la fois de ses mains et de l'Icône. On se remit alors à chanter jusqu'à minuit et Nicolas proposa qu'on chante à la Vierge "Happy birthday to you". Le Père n'y a vu aucun inconvénient.

Or, quelques minutes avant minuit, M. Manuel Khawam est arrivé, portant un agrandissement de Notre-Dame de Soufanieh, et il l'a accroché au mur. On a chanté. Étaient présents : les Nazzour, les Jarallah, Salim Mohsen et sa mère, Élie Barsa et sa femme Najat, Nabil Choukair, le cameraman et son assistant Tony, sa sœur Nadia et son cousin Antoine Kharouf, enfin Faëz Mouammar et le chantre Michel Barbara.

Au milieu du chant, deux larmes d'huile se sont mises à couler des deux yeux de la Vierge dans l'image agrandie de Manuel. Nabil Choukair braqua aussitôt sa caméra sur elle. Une émotion intense avait saisi toutes les personnes présentes. D'ailleurs, quand par la suite je verrai le film, je me rendrai compte à quel point l'émotion était grande.

Élie Barsa parlera de la crise de larmes de sa femme, de "quasi-hystérique". Les cris et les pleurs se sont mués lentement en prières et en cris d'exaltation de la Vierge.

Ce fait raconté par le docteur Élie Barsa me remplit de joie et d'action de grâce.

Au cours de la journée, je me rends à Soufanieh, et j'entends le récit de l'événement survenu la veille. Je vois aussi le film et me réjouis de la documentation réalisée.

Ce jour-là, la maison de la Vierge ne désemplit pas des visiteurs venus prier. Le soir, à 19 heures, le patio est plein de monde. Le P. Malouli leur raconte ce qui s'est passé la veille. Deux hommes tiennent l'image agrandie qu'a apportée, la veille, M. Manuel Khawam, : ce sont Saba Kouba et mon neveu Samir Zaher. Moi-même, je me trouve au salon.

Dans le patio, on demande au P. Malouli de chanter à nouveau "Happy birthday to you". Pendant que l'on chante, tout à coup il y a un silence suivi d'un cri :

- Père, regarde, l'huile sur l'Image !

Je m'approche à mon tour : de fait, l'huile coule du visage de la Vierge. Chose étrange (mais puis-je parler ainsi après tout ce qu'il m'a été donné de voir ?) Le même fait se renouvellera peu après, et le soir même en présence d'un autre groupe de jeunes venus prier. Cette fois-ci aussi, je suis présent.

Nous verrons par la suite le film qui a fixé ce fait. Nous mesurerons le temps que la larme a mis pour parcourir la distance entre les yeux et le coin de la bouche où elle a disparu : exactement douze minutes. Il est à remarquer que la larme a coulé derrière la vitre de l'Image. Nadia, sœur de Nabil Choukair, a vainement essayé de l'essuyer.