21

Communiqué patriarcal

Le lendemain matin, 31 décembre 1982, le patriarcat grec-orthodoxe à Damas publie, à des centaines d'exemplaires, le communiqué que voici :

«Le communiqué suivant a émané de la chancellerie du patriarcat grec-orthodoxe de Damas.

Pour éclairer les esprits à propos de ce qui s'est dit et se dit sur ce qui arrive dans l'une de nos familles bénies à Soufanieh, le patriarcat juge (bon) de donner les éclaircissements suivants :

1. Les miracles sont choses ordinaires pour Dieu, même s'ils ne paraissent pas ordinaires pour nous, parce que Lui est le Tout-Puissant, et c'est Lui qui créa les lois de la nature, et Il peut les outrepasser quand Il veut, et sans Lui quelque chose peut-il être béni ou une guérison avoir lieu ?

2. La maison où s'est produit une vision non ordinaire est une maison croyante et une famille orthodoxe fière de sa foi, et où personne ne prétend être un saint, comme beaucoup se l'imaginent. Madame Marie Nazzour est douce et humble, et son mari est un ouvrier actif dans l'église, et tous deux voient en Dieu un bienfaiteur éminent du foyer qui a été fondé grâce à Sa bénédiction.

3. Il est arrivé au Siège d'Antioche de constater plusieurs phénomènes qui confirment la foi. Sednaya et Maloula demeurent un champ de l'activité divine. Et tous (ces phénomènes) apparaissent et parfois disparaissent, ce qui est devenu habituel dans la vie de la Sainte Église.

4. La reconnaissance d'un miracle est une affaire difficile et infiniment grave, et pour le prouver il faut de nombreuses conditions objectives qui ne se réalisent que grâce à des médecins spécialistes désignés par les responsables de l'église, pour examiner le malade avant sa guérison, connaître la nature de sa maladie, et ensuite l'examiner après sa guérison durant une longue période, pour s'assurer que la guérison s'est réalisée effectivement et d'une façon extraordinaire, et pour s'assurer que cette guérison est totale, complète et permanente, parce que le Seigneur ne fait pas les choses à moitié ou en partie seulement. Si toutes ces données ne se réalisent pas, l'église ne peut reconnaître l'existence d'un miracle. Mais dans tous les cas, elle reconnaît la faveur de Dieu et Sa miséricorde envers ses créatures.

5. C'est pourquoi, nous nous adressons aux fidèles, (leur) demandant de continuer à offrir leur action de grâces au Seigneur du ciel et de la terre, et de cesser toute exagération dans les paroles ou tout emballement dans la conduite, afin que cela ne se retourne pas contre Dieu et l'église et la famille bénie Akhras-Nazzour.

6. Nous déclarons de même que l'Icône sainte sera transférée de la maison où elle est, jusqu'à l'église de la Sainte-Croix, le lieu convenable pour la louange du Sauveur et de sa Mère la Vierge.

Nous prions les fidèles de ne pas imposer à Madame Marie Nazzour et à son époux ce qu'un être humain ne peut supporter. Que Dieu maintienne sur vous Sa grâce, qu'Il vous fortifie et qu'Il répande Ses bienfaits sur notre peuple fidèle.

Damas, le 31 décembre 1982

Le chef de la chancellerie du patriarcat grec-orthodoxe à Damas»

Comme on le voit, ce communiqué ne manque ni d'équilibre, ni de clarté. Cependant, en moi-même, je me pose des questions à propos de certains termes. En fait, plus tard, je me rendrai compte que ces termes mêmes contiennent une réponse implicite et anticipée à ces questions. Mais je prends soin de ne m'en ouvrir à personne.