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Mes quatrième et cinquième visites

à Soufanieh, les 5 et 6 décembre 1982

A la messe de 17 heures, l'église est comble. Au cours de l'homélie, je me vois relier spontanément l'évangile du jour avec les événements de Soufanieh. Et j'invite les gens à visiter la maison et à nous y accompagner dans leurs voitures, avec les enfants de la chorale, car ce soir il pleut à verse, il neige même, et le froid est intense.

Effectivement, la messe célébrée, nous nous dirigeons avec les choristes vers Soufanieh. Nombreux sont les gens qui nous accompagnent. La foule y est telle qu'elle déborde jusque dans la rue. Nous chantons quelques hymnes à la Vierge, dont le fameux "Nous sommes tes serviteurs, ô Mère de Dieu" et rentrons avec les enfants célébrer la Sainte-Barbe dans le sous-sol de l'église, appelé "Salle des Bras".

Le lendemain, sans consulter qui que ce soit, je délaisse complètement mes occupations et engagements à l'église paroissiale, pour rester à Soufanieh d'une façon quasi permanente, aidant surtout à l'organisation de la prière.

De temps en temps, certains membres de la chorale, notamment Georges Haskour et ses deux filles, Myrna et Rime, ainsi que Georges Maarraoui et Michel Barbara, assurent les chants.

Lentement, la prière s'organise. L'Hymne Acathiste, et le chapelet ont la primauté sur toute autre prière. Mais les improvisations en chants et prières personnelles ne manquent pas. Elles jaillissent spontanément.

Et tout aussi naturellement, aux innombrables qualificatifs de la Vierge dans l'Acathiste, nous ajoutons celui-ci : "Salut, Source de l'huile sainte".

Et quand des guérisons auront lieu, nous y ajouterons, tout aussi naturellement : " ... qui opère la guérison ?" Cette exclamation se chante jusqu'à ce jour dans bien des prières à Soufanieh.

Désormais, je ne quitte plus la "maison de la Vierge" avant 22 ou 23 heures, voire 6 heures du matin.