NOTRE-DAME DE SOUFANIEH (DAMAS)

Témoignage de Raymond Beaugrand-Champagne

Montréal, le 12 octobre 2005.

Mon premier contact avec Madame Myrna Nazzour eut lieu à Ville Saint-Laurent, à Montréal, en juin 1996, alors que l'on m'avait invité à venir la rencontrer. Monseigneur Michel Saydé, prêtre catholique grec-melkite allait célébrer l'Eucharistie avec le Père Élias Zahlaoui, grec-melkite - un des guides spirituels de Myrna -  en présence de clergé copte orthodoxe, antiochien orthodoxe et syriaque orthodoxe, dans une grande maison où l'on nous a accueilli comme on sait le faire au Moyen-Orient, c'est-à-dire avec empressement et une grande gentillesse. Connaissant Mgr Michel Saydé depuis son arrivée à Montréal il y a de nombreuses années, j'étais déjà en confiance, et la personne qui m'y avait invité, Monsieur Melhem Mobarak par l'entremise de Monsieur Gabriel Berberian, me semblait tout à fait digne aussi de confiance. Mais j'avais de très grands doutes...

            Je dois avouer en effet que ces phénomènes dont on m'avait parlé me semblaient tout à fait invraisemblables. Je ne suis pas de prime abord attiré par le merveilleux, mais je suis quand même disposé à en prendre connaissance avec la plus grande prudence, quitte à décevoir certaines personnes. Or je tiens tout de suite à remercier celui qui m'a invité à être témoin de ce que je ne m'attendais pas vraiment à voir et à constater sans l’ombre d’un doute.

            Durant la messe, j'étais tout près de Myrna. Nous formions à plusieurs un hémicycle à une certaine distance de l'autel, au premier rang. Or stupéfaction ! Au moment de la Communion, j'ai constaté que les mains de Myrna se couvraient d'huile spontanément. Cela m'a semblé aberrant. Deux dames sont aussitôt venues recueillir avec des linges blancs de nombreuses gouttes d'huile qui menaçaient de tomber par terre. Bien que témoin d'un fait absolument étrange, je ne ressentais rien, si ce n'est que de l'étonnement.

            Puis, en peu de temps, je me suis rappelé combien l'huile a un sens mystique qui date de l'Ancien Testament. Quand on cherche le mot oleum dans une concordance, il y a au moins trente mentions. Les plus connues sont l'huile qui coule dans la barbe d'Aaron et qui sert au sacre du roi David. Je me suis souvenu aussi en un éclair que, lorsque l'Église s'en sert dans divers sacrements, c'est pour signifier l'action sanctificatrice de Dieu. Je me suis alors senti apaisé, profondément touché de la grâce qui m'était donnée de pouvoir vivre ce moment extrêmement précieux où Dieu Lui-même créait devant mes yeux ce signe sacré de sa douce et si pure Présence.  

Une femme humble, mariée, Myrna, était ainsi abandonnée à la beauté de la Présence de Dieu dans l'Eucharistie. Dieu qui se donne à nous dans la parfaite humilité du pain, peut donc oser manifester sa Présence sur les mains d'une humble femme qui est même intimidée par ce qui se passe.

            Bientôt bouleversé par ce que j'avais vu lors d'une messe de rite melkite quand Myrna eut les mains couvertes d'huile sainte, je me suis empressé chez moi de lire la plaquette au sujet des événements de Soufanieh.

            Il m'a suffit de lire ces quelques pages pour me rendre compte du sérieux de ce qui s'y passait, d'autant plus que l'essentiel tourne autour d'une très grave question, soit la réunion des deux grandes Églises chrétiennes, la catholique et l'orthodoxe, séparées depuis mille ans. Or, je suis étrangement intéressé par cette question depuis mon tout jeune âge (j’avais quatorze ans) alors que je me suis pris d'une passion incompréhensible pour tout ce qui regardait les Églises unies à Rome; au point de partir de chez moi souvent le dimanche durant mes vacances pour aller à la messe de rite byzantin chez les Arabes de la rue Saint-Denis, au début des années '40. Je me suis même procuré un missel. J'ai appris à connaître les bons prêtres Basiliens du Saint-Sauveur, les merveilleux paroissiens, et je m'en suis fait des amis.

            Ces catholiques de langues arabe et française figuraient à mes yeux d'adolescent l'union future des deux Églises séparées depuis 1054. J'avais une sorte de compassion pour ces catholiques qui au risque parfois de leur vie, au cours des siècles, s'affichaient avec constance comme chrétiens, car leurs pays aient été envahis par des musulmans souvent très rébarbatifs dès le VIIe siècle. Je les considérais plus particulièrement comme des uniates selon l'expression tombée en désuétude. Pourtant, ce titre me comblait d’espérance.

            C'était, il me semble, le désir naturel d'un jeune catholique latin que de rêver à une unité totale autour de l’évêque de Rome, vicaire du Christ, tout en préservant les saintes traditions des diverses Églises anciennes. Cette grâce m'a été donnée très jeune et ne m'a jamais quitté.

            Je suis devenu un passionné des rites catholiques, étant parfois le seul latin dans une foule de syriaques, de melkites, d’arméniens ou même de syriens orthodoxes. Je remercie le Seigneur de ce don gratuit qui me semblait pourtant être tout à fait naturel.

J'ai donc décidé de consacrer une de mes émissions de la série Rencontres spirituelles à Notre-Dame de Soufanieh, sur les ondes de Radio Ville-Marie, le 22 novembre 2000. Ce fut un grand succès. Notre-Dame m'a certainement soutenu. Ce fut très apprécié par l'auditoire.  On peut l'écouter à l'adresse internet suivante: http://www.dieu-parmi-nous.com

            Il y a d'ailleurs dans le monde, surtout depuis une cinquantaine d’années, un intérêt remarquable pour l'unité des Orthodoxes et des Catholiques. Il se passe surtout des choses extraordinaires depuis quelque trente-cinq ans. Cela laisse entrevoir que la fête de Pâques sera enfin célébrée simultanément par les deux principales Églises chrétiennes, et ce sera alors un grand signe, quand on connaît un tant soit peu la splendeur mystique de l'Orthodoxie.

            Puisse l'Esprit Saint nous diriger tous ensemble à la célébration dans l'unité de la Résurrection de Notre Seigneur, par l'intercession de Notre-Dame de Soufanieh, afin de parvenir à l'union restaurée pour la plus grande gloire de Dieu et le salut des âmes.

            Après l’expérience qui m’est arrivée en présence de Myrna et que j’ai déjà racontée, il est évident que je ne pouvais en demeurer là. J’ai continué à me renseigner de façon précise sur ce phénomène et surtout sur les raisons de ce phénomène. Je désire donc rendre hommage à Monsieur Gabriel Berberian qui m’a expliqué que le message essentiel donné par la Vierge Marie et par le Christ Jésus était que les Églises catholique et orthodoxes en arrivent le plus tôt possible pour fêter ensemble la Résurrection comme première étape. Il faudra comprendre que des chrétiens qui somme toute ont pour ainsi la même foi sachent unifier la célébration de la fête de Pâques, et que chaque année, on ne puisse avoir cette impression malheureuse qu’ils ne savent pas encore au moins se comprendre au point de célébrer le même jour cette grande fête qui est pour tous et chacun d’eux fondamentale.

            J’ai donc relu de nouveau la brochure bleue (Appel à l'Unité, imprimée en mars 2000 à Montréal) fort bien faite qui m’a permis de mieux comprendre ce qui en était. J’y ai bien relu que de part d’autre, des personnalités religieuses fort importantes étaient tout à fait d’accord avec ce souhait venu de Notre Seigneur et de sa Mère.

  J’en ai parlé bientôt à un confrère animateur d’une importante émission quotidienne ("Oui, la joie ça s'apprend")  à Radio Ville-Marie. J’hésitais vraiment car Monsieur Gilbert Charron n’était pas du genre à se laisser convaincre facilement quand il s’agissait de phénomènes de cette sorte. Mais à ma grande surprise, ce fut plutôt facile. Il fut convaincu en dedans d’une semaine ou deux, et il décida d’y consacrer plusieurs fois son heure d’antenne. Ce fut chaque fois très intéressant et l’auditoire en vint rapidement à être convaincu qu’il fallait que tous nous nous engagions à prier à l’intention proposée par le Christ à Soufanieh, c’est-à-dire à Damas en Syrie, là où saint Paul fut converti par le Christ et reçut sa mission exceptionnelle il y a près de 2000 ans.

Vinrent ensuite d’autres occasions d’assister à des manifestations du phénomène de l’huile qui apparaissait sur les mains de Myrna, tant à l’Oratoire Saint-Joseph de Montréal en présence d’une foule immense que dans des résidences et des églises de cette même ville autrefois appelée Ville Marie et qui fut fondée en 1642 par des saints.

  J’ai toujours été touché par la simplicité de cette femme qui s’abandonnait discrètement, traçant une croix sur le front de tous ceux qui s’approchaient d’elle. Je n’ai jamais senti chez Myrna quoi que ce soit de faux. Cette catholique, mère de jeunes enfants, mariée à un chrétien orthodoxe qui a mis quelque temps à s’habituer à tout ce que cela implique, forment un couple tout à fait annonciateur de l’entente à venir entre Catholiques et Orthodoxes. Ce couple doit passer à travers bien des ennuis ou des difficultés : accueil parfois de foules de gens chez eux, voyages à l’étranger pour tenter d’évangéliser les chrétiens du Moyen-Orient dispersés en divers pays, curiosité bien compréhensible de la part de musulmans stupéfaits et même parfois émerveillés, examens médicaux ou scientifiques, etc.

            Je suis donc tout à fait convaincu, à moins d’un jugement contraire qui viendrait du Vatican, qu’il faut aider ce couple et tous ceux qui travaillent à propager les messages pressants de Soufanieh, en particulier Monsieur Gabriel Berberian, Québécois arménien catholique ardent et admirable.







Raymond Beaugrand-Champagne
Autrefois animateur des émissions religieuses radiophoniques "Rencontres spirituelles"
à Radio Ville-Marie (plus de 1100 émissions)
et réalisateur des émissions religieuses télévisées "Rencontres"
à la Société Radio-Canada

(plus de 750 émissions)

18-1610, rue Sherbrooke Ouest
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