Mis-à-jour: 2019-07-22


Le Père Joseph Malouli est un robuste octogénaire qui jouit d'une santé de fer que lui envient bon nombre de jeunes hommes. Lors de mon reportage sur place, j'avais beaucoup de peine à soutenir la cadence de sa marche dans les rues damascaines. Il est une grande figure de Damas, une personnalité hors du commun. Il a été professeur pendant vingt-sept ans au collège Lazariste de Bab Touma à Damas, il est très populaire auprès des milliers de ses anciens élèves pour... sa sévérité. Mais un homme «tout d'une pièce» comme dit la langue populaire cache souvent un coeur «gros comme ça» que les enfants savent découvrir. Je l'ai compris en voyant de ses anciens élèves expatriés en Europe ou aux États-Unis, s'empresser de lui rendre visite lors de leurs vacances au pays. J'ai pu participer à l'une de ses messes, sa façon de célébrer ne trompe pas. Derrière son caractère rugueux, se cache une piété profonde, une dévotion toute particulière pour la Vierge Marie et un grand amour de l'homme. Ce qui m'a le plus interpellé, c'est la lucidité de sa foi. Elle est l'harmonieux mélange de cette sorte de foi populaire si dense qu'elle ne laisse pas la place à un seul doute et d'une solide connaissance doctrinale catholique.

Il est originaire de Maloula (en Syrie) (d'où son nom), l'un des rares lieux au monde où l'on parle encore arâméen, la langue du Christ. J'ai eu le privilège dans le petit monastère de ce village d'entendre le Notre Père, ainsi que Notre-Seigneur l'a enseigné aux apôtres. Les habitants de Maloula ont été plusieurs fois horriblement persécutés pour leur foi chrétienne.

Lors de mon enquête à Damas plusieurs personnes, dont des prêtres, m'ont affirmé que le Père Malouli était réfractaire à toute manifestation extraordinaire en lien avec la foi. Il y en a eu plusieurs à Damas depuis quarante ans, il les avait alors combattues violemment.

Il a eu connaissance des événements de Soufanieh dès le jour où les agents de la Sûreté et le médecin ont rencontré Myrna. Il a été invité à se rendre sur place, afin de constater personnellement l'huile qui exsudait de l'icône, il a catégoriquement refusé, affirmant: - "Je porte une soutane et je ne veux pas engager l'Église dans une affaire dont j'ignore la tête et la queue."

Il se passera deux semaines avant qu'il ne se rende à Soufanieh.

La première fois, il a tenu à être accompagné de son supérieur le Père Farah et de la mère supérieure des Filles de la Charité.

Il affirme qu'alors il ne se préoccupa pas de voir couler l'huile de l'icône, mais qu'il désirait rencontrer Myrna. En quelques questions dont certaines étaient d'ordre théologique, il a été convaincu qu'il n'y avait pas de supercherie et qu'une manifestation surnaturelle était possible. Dès ce jour le Père Malouli a décidé de venir se joindre à la foule en prière.



Dès les premiers jours des manifestations, les Pères Zahlaoui et Malouli se sont intéressés aux événements de Soufanieh. Rapidement ils ont constitué des dossiers dans lesquels ils consignent les nombreux événements. Ces deux prêtres n'avaient à tirer aucun bénéfice à s'investir dans ces événements... sinon des ennuis et parfois la réprobation de confrères peu enclins à admettre ce qui est hors des normes habituelles de la foi. Ils sont l'un et l'autre dotés d'une culture générale et religieuse solides, d'une réputation sans faille et d'une volonté de fer pour soutenir les bonnes causes.

Des intellectuels syriens (médecins, avocats, enseignants...) ne se sont intéressés aux événements de Soufanieh que lorsqu'ils ont su que les Pères Malouli et Zahlaoui étaient fréquemment sur les lieux et semblaient favorables. Si dans l'avenir l'Eglise authentifie ces manifestations, le Ciel ne pouvait pas mieux choisir ses deux propagandistes.

-Source:  Christian Ravaz: Les Apparitions de Damas


Prêtre de la Congrégation de la Mission, en poste à Damas depuis 1940 au Collège des Pères Lazaristes à Bab Touma. Éducateur de plusieurs générations, reconnu par son intégrité et sa rigueur auprès de milliers de ses anciens élèves.

Il fut témoin priviligié des premières heures des apparitions et des signes qui se sont manifestés à Soufanieh. Il a transcrit fidèlement les messages. Il a observé et noté avec minutie tout ce qui se passait dans la maison de Soufanieh, où il a pratiquement pris demeure. Il a assuré une analyse impartiale des évènements. Il fut le témoin fidèle des évènements, le guide spirituel de Myrna et l'aumônier de tout ce monde qui arrivait en pèlerin.

Selon ses propres mots: "Je me suis laissé prendre corps et âme par le phénomène de la Vierge à Soufanieh".

Il fit l'expérience totalement inattendue pour lui, de recevoir un message de la Vierge, suite à une question qu'il avait posée en prières: "Vierge, éclaire-nous, de peur que nous ne commettions une gaffe préjudiciable à Ton programme." Et la réponse lui fut donnée quelques minutes après dans le message du 21 février 1983: "Dieu me sauve, Jésus m'éclaire, le Saint-Esprit est ma vie, c'est pourquoi je ne crains rien, n'est-ce pas Mon fils Joseph ? ".