Chrétiens Magazine - No 16 - Décembre 1988.

L'ICONE DE SOUFANIEH

Les apparitions de Soufanieh, petit quartier chrétien de Damas en Syrie, ne sont pas terminées. La vedette n'est pas à Myrna, la jeune voyante, mais à une petite icône de six centimètres sur neuf. En fait, ce n'est pas l'icône originale mais une reproduction imprimée d'une qualité très moyenne, dont Nicolas, l'époux de Myrna en a rapporté plusieurs exemplaires lors d'un voyage à Sofia. Cette "affaire" de Soufanieh, théâtre de nombreux rebondissements dépasse l'entendement. Pour moi, le plus étonnant est que ces manifestations se produisent sur ce petit morceau de papier de manufacture grossière et imprimé avec une technique modeste. La façon picturale de la représentation de la Vierge à l'enfant est bien ordinaire du genre suplicien. Jésus n'est-il pas né dans un lieu modeste, grossier, ordinaire: une étable ? Le Ciel a choisi un support modeste pour se manifester de la façon la plus invraisemblable, afin d'interpeller notre temps, un " signe " pour l'entraîner à l'espérance.

C'est le 27 novembre 1982 que de l'huile a coulé pour la première fois de la petite icône, une assiette décorative dans laquelle Myrna et Nicolas s'étaient empressés de la placer s'est remplie, soit 150 ml. Imaginez la perplexité du jeune couple face à un tel spectacle: " Comment l'huile peut-elle couler si abondamment d'une image imprimée sur du papier ordinaire " se demandent-ils. Nicolas se précipite chez les parents pour les avertir et leur demander de se réunir afin de les intimer à garder le silence (ce n'est pas le moment de se faire remarquer, des troubles agitent la Syrie qui sont sévèrement réprimés, toute manifestation est suspecte aux yeux des autorités). Myrna intervient: " Non Nicolas, j'ai entendu une voix de femme me disant d'ouvrir la porte et de ne priver personne de sa vue ". Son époux acquiesce, de fait les premiers visiteurs entrent, qui les avait prévenus ? Ce sont plusieurs dizaines de milliers de visiteurs qui sont rentrés depuis dans la petite maison de Soufanieh pour prier, elle est devenue un " lieu de pèlerinage ". Le nombre des exsudations ne se compte plus mais, il est à remarquer que la manifestation se produit lorsque les grandes fêtes liturgiques des différentes églises chrétiennes sont célébrées à la même date. Pas étonnant, le " message " dont Myrna est la récipiendaire au cours de plusieurs extases est un vibrant appel à l'unité des différents rites chrétiens. Les manifestations profitent de la sympathie de nombreux prêtres et évêques du Moyen-Orient, le nonce apostolique à Damas est favorable, une manifestation a eu lieu dans sa maison.

Les suspicions et les attaques ont été nombreuses, c'est normal. Mais, tous ceux qui se sont rendus sur place pour démasquer une supercherie sont repartis penauds ou se sont convertis. Les cas de conversions sont nombreux, le docteur Mansour médecin personnel du Président Reagan est l'un d'eux (écoutez son témoignage au cours de la cassette-reportage enregistrée à Damas: "Les apparitions de Soufanieh" (2)) . Les enquêteurs des services de Sureté de l'état Syrien ont conclu à l'inexplicable. L'hypothèse du phénomène parapsychologique lié à Myrna est indémontrable, de nombreux autres cas d'exsudations sur des reproductions de cette icône ont été enregistrés à travers le monde. Les deux derniers, je les ai enregistrés à Caracas au Vénézuela (où je me suis rendu pour enquêter sur les apparitions de Bétania qui se poursuivent et qui ont été "reconnues" officiellement - nous en parlerons sous peu). A Caracas, ce sont les photos de l'icône de Soufanieh (format carte postale) qui exsudent de l'huile. Les possesseurs n'étaient pas au courant de ce qui se passe à Damas.

L'abbé René Laurentin dans la préface du livre: SOUFANIEH -Les apparitions de Damas remarque:" Les sages et les savants, fussent-ils théologiens, peuvent froncer les sourcils. De l'huile ? A quoi bon, qu'est-ce que ça veut dire ? Nous avons perdu le sens des signes. Le rituel post-conciliaire a supprimé l'huile des catéchumènes, symbole du combat qu'est la vie chrétienne. Cette onction, imitée de celle des lutteurs, qui échappaient mieux ainsi aux prises de l'adversaire, est aujourd'hui facultative et généralement omise. Mais on a gardé le Saint Chrême, l'huile dont on marque les prêtres et l'évêque, mais aussi chaque baptisé, chaque confirmé, en signe que tous les chrétiens participent au sacerdoce du Christ. L'huile est un langage chrétien. "

Christian Ravaz

1 -Livre: SOUFANIEH - Apparitions à Damas. Christian Ravaz - Éditions Mambré - 72 F. Vente par correspondance page 30.

2- Cassette-reportage: Apparitions à Damas -Editions Mambré - 42 F. Vente par correspondance page 30.

Chrétiens Magazine, No 16, Décembre 1988.

L'ICONE NOTRE DAME DE KAZAN

A l'époque où Kazan était la capitale de l'empire mongol, Notre-Dame est apparue à une fillette de huit ans et lui parla d'une image sacrée qui avait été cachée sous l'autorité mongole et musulmane de Kazan.

Les gens ne crurent la petite fille qu'après deux apparitions supplémentaires de Notre-Dame. Puis, à l'étonnement de tous, on trouva l'icône en parfait état sous les ruines d'un édifice entièrement brûlé.

Cette image sacrée dégageait une importante sensation de "présence" qui inspirait la crainte chez la plupart de ceux qui l'ont vue. Il y eut des miracles, par exemple deux hommes aveugles de naissance qui recouvrèrent la vue. L'icône fut emportée dans une église de Kazan, dont le pasteur était saint Ermagen, plus tard patriarche de Moscou.

L'un des plus grands saints de Russie lui apparut: saint Sergei qui lui confia que cette image sacrée de Notre-Dame de Kazan serait le point de ralliement des fidèles et qu'elle serait l'instrument qui servirait à sauver et à établir la nation russe.

On peut dire qu'au moment où l'image sacrée de Notre-Dame apparut sous les ruines de l'édifice entièrement brûlé de Kazan, "l'âme de la Russie parut aussi". La nation russe était née bien qu'elle n'eût le premier tsar que cinquante ans plus tard.

En 1613, l'icône de Kazan fut transportée à Moscou et enchâssée dans la basilique située en face du Kremlin connu sous le nom de "Place Rouge". Quand Pierre le Grand fit construire une nouvelle capitale dans le Nord, il décida de faire bâtir pour l'icône de Kazan une magnifique église de même style que la basilique Saint-Pierre à Rome. Le transfert de l'icône de Moscou à la nouvelle capitale suscita une réaction à l'échelle nationale. Alors le tsar en fit faire une belle copie et laissa l'icône dans son église originale sur la Place Rouge.

En 1917, lorsque les communistes prirent le pouvoir, ils concentrèrent leur attention sur l'icône de Kazan, considérée comme l'expression de "l'âme du peuple russe".

La grande cathédrale de Notre-Dame de Kazan de Petrograd, devenue Leningrad, fut transformée en musée athée. C'est le centre officiel de l'athéisme militant dans le monde.

La basilique de Notre-Dame de Kazan sur la Place Rouge fut détruite. Les Rouges voulaient prouver que Dieu n'existe pas en détruisant l'église de la Libératrice et Protectrice de la Sainte Mère Russie.

A l'étonnement de tous, lorsque les communistes essayèrent de construire un autre édifice à l'emplacement de l'église de Notre-Dame de Kazan à Moscou, il y eut des accidents répétés, à tel point qu'en définitive les ouvriers refusèrent de construire à cet endroit. On transforma l'emplacement en un petit parc simplement recouvert de gazon. C'est le seul endroit "ouvert" entourant la Place Rouge, à quelques centaines de mètres de la tombe de Lénine! Certaines personnes l'appellent le "miracle" vert de la Place Rouge.

De l'autre côté de l'Europe? Au moment où les athées prenaient le pouvoir en Russie, Notre-Dame apparaissait aux trois petits bergers de Fatima. Le seul pays qu'elle cita en plus du Portugal fut la Russie. Elle prédit que l'athéisme se répandrait à travers le monde entier. Elle ajouta: "A la fin, mon cœur triomphera et la Russie sera convertie."

Personne ne sait comment la précieuse et originale icône sur laquelle était centrée la dévotion du peuple russe à Notre-Dame "s'est évadée" de sa cathédrale et de la Russie. Elle apparut lors d'une vente aux enchères d'objets précieux, en Pologne, après la première guerre mondiale et en fin de compte elle se trouva en 1950 sur le mur d'un château en Angleterre. Elle y fut découverte par une comtesse russe qui, en reconnaissant formellement l'icône originale à cause de la configuration des diamants et des rubis offerts par Catherine la Grande et Ivan le Terrible, tomba à genoux devant elle.

On emporta l'icône au château de Windsor et le métropolitain Léonty, en exil à Paris, se rendit à Londres pour voir s'il s'agissait vraiment de l'original. A la vue de l'icône, il tomba à genoux et déclara joyeusement qu'il s'agissait bien de l'icône avec laquelle il avait célébré la sainte Liturgie à Moscou.

En 1950, année sainte durant laquelle l'Assomption de Notre-Dame fut proclamée dogme de foi, John Haffert de l'Armée Bleue eut l'idée de construire un centre mondial à Fatima avec deux chapelles, l'une de style latin et l'autre de style byzantin pour symboliser l'Est et l'Ouest, l'unité et la paix promises par Notre-Dame.

Entre temps, Pavel Bliznetsov, ancien officier des forces aériennes soviétiques, s'évade avec son avion. Il se rend à Rome et devient prêtre. Le cardinal Tisserant le propose comme aumônier du centre byzantin de l'Armée Bleue à Fatima. Ce vrai Russe voit grand. Il rejette le projet mentionné plus haut et fait faire le plan d'une église digne de Notre-Dame. Pour trouver les fonds nécessaires, il parcourt l'Allemagne et fait appel aux immigrés russes sans beaucoup de succès. Alors John Haffert et son équipe interviennent. Ils ont recours à Notre-Dame et à saint Joseph et ce n'est pas en vain... L'église byzantine est aujourd'hui une réalité. C'est là que l'icône de Notre-Dame de Kazan est vénérée en attendant le jour où elle sera rendue au peuple russe lorsqu'il aura retrouvé sa liberté religieuse.

Extrait de: Présence Mariale

Gilles Chabaud et André Lagaillardie.